La Cour des comptes et Attila. (NBH – 12/07/23)

La Cour des comptes n’est pas exactement un repaire de bolcheviks. D’ailleurs la Cour ne récuse par “le principe” du recours aux consultants privés mais ses excès. Quand on sait que Pierre Moscovici, ex dirigeant du PS, violement anti Mélenchon, représentant de l’aile la plus droitière du social-néolibéralisme, en est le président on se doute bien que l’anti-capitalisme et l’éthique sont loin des préoccupations de cette institution. Mais les apparences sont importantes pour crédibiliser le système et de plus les règlements de compte internes à la classe dirigeante sont constants. 

Aussi ne faut-il pas s’étonner que, quelque fois, des vérités au moins partielles effleurent de ces institutions.  

Dérapages financiers, irrégularités, absence de politique cohérente… Un rapport, donc, de la Cour des comptes critique le mauvais emploi des consultants du privé par l’Etat ces dernières années.

Voyons les chiffres : les dépenses de “prestations intellectuelles” – ça s’appelle comme ça, sans doute par cynisme – de l’Etat ont fortement augmenté depuis dix ans. De 11 millions d’euros en 2014, elles sont passées à 103 millions en 2018, puis à 200 millions d’euros en 2022. En incluant les prestations commandées aux cabinets dans le domaine informatique, la facture grimpe à 890 millions, un total très proche des 893,9 millions recensés dans un précèdent rapport du Sénat.

Bref entre 2017 et 2021, les dépenses de conseil de l’Etat ont…triplé.

La Cour des comptes accuse notamment l’Etat de laisser certains prestataires privés remplir des missions relevant du “cœur de métier de l’administration”, voire “d’intervenir dans le processus de décision”. Des pratiques dénoncées dès mars 2022 par la sénatrice communiste Eliane Assassi. C’est ce rapport du Sénat qui, bien avant la Cour des comptes, avait dénoncé l’emprise des cabinets de conseil sur l’appareil d’Etat, avec un coût considérable pour les finances publiques.

Emmanuel Macron a été épinglé pour sa proximité avec de grands noms du conseil comme le cabinet américain McKinsey. On se rappelle que McKinsey a contribué à la préparation de plusieurs réformes comme celle des retraites pour la modique somme de 920 000 euros. De nombreux ex-McKinsey grouillent dans l’entourage macroniste. Cela étant on doit dire que McKinsey était déjà à l’oeuvre sous les règnes inoubliables des présidents Sarkozy et Hollande.

La privatisation de l’administration par l’externalisation aux cabinets de consultants privés, la Macronie, qui rêve de la “Startup Nation”, ressemble de plus en plus à Attila: “Là où Attila a passé, l’herbe ne repousse plus” nous dit l’adage. Cela semble bien parti.

Auteur : NBH

Source : La Cour des comptes et Attila – NBH-pour-un-nouveau-bloc-historique.over-blog.com

URL de cet article : La Cour des comptes et Attila. (NBH – 12/07/23) – L’Hermine Rouge (lherminerouge.fr)

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