L’usine spécialisée dans la fabrication de pièces automobile a été placée en redressement judiciaire ce jeudi par le tribunal de commerce de Rennes. Une période d’observation s’ouvre désormais pour l’entreprise basée à Caudan (Morbihan), jusqu’au 23 juillet.
Par Samuel EYENE.
Le couperet vient de tomber. L’entreprise historique Fonderie de Bretagne (FDB), ancienne filiale du constructeur automobile Renault, a été placée ce jeudi en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Rennes. « Nous nous y attendions, nous étions déjà présents mercredi au tribunal et nous avons entendu Renault dénoncer le contrat qui le lie à nous jusqu’à 2026, regrette Maël le Goff, délégué syndical CGT de la Fonderie de Bretagne. C’est un abandon total ».
Déclarée en cessation de paiements le 15 janvier, une première audience du tribunal de commerce de Rennes s’est tenue ce mercredi pour statuer sur le sort de la FDB. C’est à ce moment que la direction de l’usine spécialisée dans la fabrication de pièces automobile a demandé le placement en redressement judiciaire de l’entreprise avec recherche de repreneur. S’ouvre désormais une période d’observation fixée au 23 juillet 2025.
Elle vise à faire un diagnostic de la situation et établir un bilan de l’actif et du passif de la société pour déterminer les mesures qui permettront de poursuivre l’activité. D’ici là, le 12 mars, la chambre du conseil du tribunal de commerce de Rennes examinera la situation, pour éventuellement poursuivre la période d’observation ou statuer sur « sa liquidation judiciaire si son redressement s’avérait impossible. »
Renault a refusé depuis l’été 2024 de s’engager sur un volume de commandes
Ancienne filiale du constructeur au losange, la Fonderie de Bretagne, qui emploie 350 personnes à Caudan (Morbihan) et produit des pièces en fonte pour les suspensions et les échappements, avait été vendue en 2022 au fonds d’investissement allemand Callista Private Equity.
Le groupe automobile français est toutefois resté le principal client de la Fonderie et représentait 95 % de son chiffre d’affaires en 2024. Mais Renault a refusé depuis l’été 2024 de s’engager sur un volume de commandes pour les années à venir et fait capoter les discussions entamées pour une reprise de l’entreprise par un autre fonds d’investissement, Private Assets comme nous l’expliquait Maël Le Goff.
La moyenne d’âge des salariés est de 48 ans, avec des métiers très spécialisés, ce qui inquiète les syndicats pour d’éventuels reclassements en cas de fermeture du site. « Un rassemblement est prévu ce samedi 25 janvier à 10 heures à Inzinzac-Lochrist (Morbihan), prévient le cégétiste. Nous allons montrer notre détermination à maintenir en vie notre usine. »
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