La Fonderie de Bretagne reprise par un fonds d’investissement allemand : « On redoutait la fermeture, maintenant on craint l’échec industriel » (LT.fr-4/07/22-16h53)

“là on redoute un échec industriel”Les syndicats de la Fonderie ont appris le nom du repreneur, ce lundi 4 juillet 2022 lors d’un CSE: “là on redoute un échec industriel”.
Le repreneur de la Fonderie de Bretagne, à Caudan (56), a été annoncé, ce lundi. Il s’agit du fonds d’investissement allemand, Callista Private Equity. Renault va investir 32 M € d’ici 2025, la CGT crie à l’échec industriel.

Près de 16 mois après l’annonce de la mise en vente de la Fonderie de Bretagne, son repreneur a été annoncé, ce lundi, en CSE extraordinaire. Il s’agit d’un fonds d’investissement allemand, Callista Private Equity, « spécialisé dans l’acquisition de compagnies industrielles », selon son site internet. « L’impression n’est pas très bonne », a déclaré Maël Le Goff, secrétaire CGT, à la sortie du CSE de deux heures. « On voulait un industriel, on a un fonds d’investissement qui reprend des boîtes et les lâchent si ça ne marche pas », déplore le représentant syndical.

Le projet de l’allemand a été présenté aux élus CSE. Premier enseignement : Callista s’engage à ne licencier aucun des 285 salariés en CDI que compte l’usine aujourd’hui. Un important programme d’investissements est budgété jusqu’à 2025 : 32 M€ « pour transformer la fusion, moderniser le noyautage et créer une deuxième sortie de ligne pour fabriquer d’autres pièces, plus grosses », détaille Jean-Luc Bois, directeur de la Fonderie de Bretagne. L’opération devrait être effective fin 2022.

Callista se donne trois ans

Et, pour moderniser l’usine dont il va se séparer, c’est le groupe Renault qui met à la poche. « On redoutait la fermeture, maintenant on craint l’échec industriel et ce que l’on ne comprend pas, c’est que Renault va le financer », commente Maël Le Goff. L’entreprise est cédée « pour l’euro symbolique ». « Le groupe contribue pour accompagner la fonderie vers la profitabilité d’ici à 2025, comme Renault s’y était engagé », répond le directeur.

2025, le délai interroge les salariés. « C’est court, d’autant que la production va être arrêtée pour permettre la modernisation ». « Un business plan, c’est une visibilité sur trois ans, c’est une durée habituelle », se défend Jean-Luc Bois. Salariés et élus vont maintenant étudier plus en détail le projet de Callista mais les premières informations sur le fonds d’investissement ne réjouissent pas les représentants syndicaux. « Ils ont déjà fermé deux usines. Il y a un objectif de pertes limitées à 2025 et si ça ne marche pas c’est une fermeture ! », assure Maël Le Goff.

Des élus prudents

Renault s’engage à apporter 26 000 tonnes de pièces en 2025. Autre engagement, la création d’une équipe commerciale, à Caudan « pour accéder à de nouveaux marchés, élargir le spectre du type de pièces produites », présente Jean-Luc Bois. Les élus locaux, qui ont maintes fois demandé des comptes au constructeur, accueillent la nouvelle de cette reprise avec prudence. « Il faut d’abord vérifier la fiabilité de ce repreneur et comprendre la stratégie qu’il veut mettre en place et, en tant que député, je m’interroge : pourquoi Renault met autant d’argent pour partir ? », réagit, ce lundi soir, Jean-Michel Jacques, député Renaissance de la 6e circonscription du Morbihan. Fabrice Vély, maire de Caudan, est satisfait que l’annonce sorte enfin : « Il était grand temps que ça aboutisse à quelque chose. Pas de licenciements c’est bien, mais trois ans, c’est court ». Callista rencontrera les élus du CSE, puis les salariés puis les politiques locaux à partir du lundi 11 juillet.

Source: https://www.letelegramme.fr/economie/la-fonderie-de-bretagne-reprise-par-une-entreprise-allemande-04-07-2022-13097169.php

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