CHINE / DIPLOMATIE Le battage médiatique américain sur la patrouille navale conjointe sino-russe près de l’Alaska est une réaction excessive, qui révèle le double standard que les Etats-Unis appliquent aux actions internationales suivant qu’il s”agit d’eux ou des autres. Comme nous tentons de le démontrer aujourd’hui, les Chinois analysent la situation et en gros expliquent aux Etats-Unis qu’il va falloir qu’ils s’habituent à être traités comme ils traitent les autres. La leçon vaut encore plus pour la France et l’arrogant macron qui n’arrive pas à prendre pied dans ce monde, ni au plan international, ni chez lui… Le fait est que si les USA, l’otan s’emploient partout à allumer des foyers d’incendie, il existe un monde en train de naître qui tente par un mélange de fermeté dans le refus de plier et de négociations diplomatiques de désamorcer la rage de l’hégémonie en perte de vitesse, l’occident tente d’appliquer ce qu’il a joué durant la guerre froide, puis durant “la lutte contre le terrorisme” mais la situation a changé, elle est périlleuse mais pleine d’espoir.
Par Liu Xuanzun et Guo Yuandan (Publié: 07 août 2023 09:44 )
La troisième patrouille navale conjointe de la Chine et de la Russie qui aurait atteint les eaux internationales près de l’Alaska la semaine dernière a touché les nerfs des médias américains, qui ont qualifié le voyage de « hautement provocateur », ignorant le fait que les États-Unis envoient constamment des navires de guerre et des avions de guerre aux portes de la Chine pour une reconnaissance rapprochée et des exercices militaires dans le cadre de la soi-disant liberté de navigation.
11 navires chinois et russes se sont approchés des îles Aléoutiennes et sont depuis repartis sans entrer dans les eaux territoriales américaines, a rapporté dimanche le Wall Street Journal (WSJ), citant des responsables américains.
Quatre destroyers américains et un avion de patrouille maritime P-8 ont suivi les forces navales combinées chinoise et russe, selon le rapport.
Alors que le rapport du WSJ citait un porte-parole du Commandement Nord des États-Unis qui a déclaré que la patrouille était restée dans les eaux internationales et n’était pas considérée comme une menace, il a également cité des experts américains affirmant que le voyage « est une première historique » et « hautement provocateur ».
Les médias américains ont rapporté que le ministère chinois de la Défense nationale a annoncé le 26 juillet que la Chine et la Russie lanceraient bientôt leur troisième patrouille navale conjointe, qui verrait les navires de guerre des deux parties naviguer dans les eaux du Pacifique Ouest et Nord après les exercices conjoints Northern/Interaction-2023 en mer du Japon.
L’opération n’est pas ciblée contre un tiers et n’est liée à aucune situation internationale ou régionale, a déclaré le ministère chinois de la Défense dans un communiqué de presse à l’époque. Deux destroyers lance-missiles guidés Type 052D, deux frégates lance-missiles guidés Type 054A et un navire de ravitaillement complet Type 903 de la marine chinoise sont inclus dans la flottille, tandis que la marine russe est représentée par des navires, notamment de grands navires anti-sous-marins et des corvettes, selon les médias.
Les exercices conjoints Northern/Interaction-2023 et la patrouille navale conjointe qui a suivi reflètent pleinement le niveau de confiance mutuelle stratégique entre les deux pays et ont renforcé l’amitié traditionnelle entre les armées chinoise et russe, a déclaré le colonel Tan Kefei, porte-parole du ministère chinois de la Défense, lors d’une conférence de presse régulière le 27 juillet.
La Chine est prête à continuer à renforcer la communication pragmatique et la coopération avec toutes les parties et à contribuer aux forces positives dans la sauvegarde de la paix et de la stabilité régionales, ainsi qu’à faire face à toutes sortes de menaces à la sécurité, a indiqué M. Tan.
Malgré l’annonce par la Chine et la Russie de la patrouille conjointe, les médias américains tentent de faire du battage médiatique sur la théorie de la « menace chinoise et russe », a déclaré lundi au Global Times Zhuo Hua, expert en affaires internationales à l’École des relations internationales et de la diplomatie de l’Université des études étrangères de Beijing.
La patrouille conjointe sino-russe dans les eaux internationales du Pacifique Nord et Ouest constitue une force positive qui contribue à préserver la stabilité régionale et la sécurité des routes stratégiques dans la région Asie-Pacifique à un moment où les États-Unis améliorent leur préparation au combat, ralliant alliés et partenaires dans la région pour changer les politiques de défense et étendre les armées, ce qui a intensifié les tensions régionales, dit Zhuo.
« Pas le premier, pas le dernier »
Ce n’est pas la « première historique » qu’une flottille de patrouille navale conjointe Chine-Russie atteigne les eaux au large de l’Alaska comme l’ont affirmé les médias américains, car un cas similaire a eu lieu lors de la deuxième patrouille navale conjointe entre les deux pays en septembre 2022.
À ce moment-là, seul un garde-côte américain était sur les lieux, comparé à l’USS John S. McCain, à l’USS Benfold, à l’USS John Finn et aux destroyers USS Chung-Hoon et à un avion de patrouille maritime P-8 déployé cette fois, a déclaré le WSJ.
Les médias américains ont lié une telle escalade de la réaction américaine à la crise ukrainienne et à la question de Taiwan, mais une telle spéculation est purement sans fondement et vise à jeter de la boue sur la coopération militaire normale entre la Chine et la Russie, ont déclaré des analystes, notant que la mentalité hégémonique des États-Unis et leur double standard sont les véritables raisons de leur anxiété.
Les eaux internationales du Pacifique Nord, y compris la mer de Béring, sont importantes car d’ici les navires peuvent accéder à l’Arctique, a déclaré lundi Fu Qianshao, un expert militaire chinois, au Global Times.
Avec le réchauffement climatique, les routes maritimes de l’Arctique pourraient devenir des passages clés pour les navires civils afin de mener des activités commerciales, a indiqué M. Fu.
Alors que les patrouilles conjointes de la Chine et de la Russie visent à sauvegarder la sécurité des routes stratégiques clés, les États-Unis veulent contrôler les passages hors de leur état d’esprit hégémonique, ont déclaré des experts.
Les Etats-Unis sont nerveux parce que la mer de Béring est proche de l’Alaska, mais les Etats-Unis ne doivent pas oublier qu’ils envoient fréquemment des navires de guerre et des avions de guerre aux portes d’autres pays pour des opérations dites de liberté de navigation, y compris en mer de Chine méridionale et dans le détroit de Taiwan, parfois seuls et parfois avec les forces d’autres pays, a déclaré M. Fu.
Alors que la flottille conjointe sino-russe n’est pas entrée dans les eaux territoriales américaines, des navires de guerre américains ont à de nombreuses reprises pénétré dans les eaux territoriales chinoises en mer de Chine méridionale.
Il est ironique que toutes les forces américaines impliquées dans l’observation de la flottille conjointe sino-russe aient provoqué la Chine aux portes de la Chine, ont déclaré des observateurs. L’USS John S. McCain, l’USS Benfold, l’USS John Finn et l’USS Chung-Hoon et un avion de patrouille maritime P-8 ont tous effectué des transits dans le détroit de Taiwan dans le passé, tandis que l’USS John S. McCain, l’USS Benfold et l’USSChung-Hoon ont des antécédents d’expulsion après avoir pénétré dans les eaux territoriales chinoises en mer de Chine méridionale.
Cela expose le double standard des États-Unis qui n’autorise leur présence militaire qu’à proximité d’autres pays et n’accepte pas la présence militaire d’autres pays à proximité, ont déclaré des observateurs, exhortant les États-Unis à réfléchir sur eux-mêmes.
D’un point de vue militaire, les quatre destroyers américains et un avion de patrouille américain ne pouvaient surveiller que la flottille conjointe sino-russe de 11 navires de guerre et n’étaient pas capables de faire plus que cela, ont déclaré des analystes.
« À l’avenir, la marine chinoise pourrait mener davantage de patrouilles maritimes lointaines comme celle-ci, seule ou avec d’autres pays. Les Américains devraient s’y habituer », a déclaré Fu.
Avant les patrouilles navales conjointes sino-russes, les navires de guerre chinois avaient déjà atteint les eaux internationales.près de l’Alaska.
Un tel cas s’est produit en août 2021, dans lequel une flottille navale chinoise de quatre navires dirigée par un grand destroyer de classe Type 055 de 10 000 tonnes aurait été repérée par les garde-côtes américains dans la zone économique exclusive des États-Unis, au large des îles Aléoutiennes en Alaska.
En 2015, cinq navires de la marine de l’APL ont transité rapidement et continuellement à travers la chaîne des îles Aléoutiennes d’une manière conforme au droit international, a rapporté le US Naval Institute News à l’époque. Il s’agissait d’un « passage inoffensif » à moins de 12 milles marins des îles Aléoutiennes, selon le rapport.
Les experts chinois ont déclaré que ce type d’exercice en haute mer servait de contre-mesure et de signal contre les actions hégémoniques américaines consistant à faire fréquemment des provocations près de la Chine au nom de la liberté de navigation.
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