La situation de la ressource en eau annonce un mois d’août très tendu (LT.fr-26/07/22-11h46)

Au Stangala, de mémoire de riverains, jamais le niveau de l’Odet n’a été aussi bas en juillet.
Pas de précipitations notables dans les quinze jours. La situation de la ressource en eau devient tendue en Cornouaille, comme dans tout le Finistère. Le mois d’août s’annonce difficile pour les agriculteurs comme pour les particuliers.

Les observateurs n’ont enregistré aucune précipitation notable depuis la mi-juin, en Cornouaille pas plus que dans tout le Finistère. Pour le monde agricole comme pour les particuliers – de Quimper Agglo par exemple, la situation actuelle de la ressource en eau est comparable à celle de la fin d’un été plutôt chaud. Or il reste un mois d’août à traverser. Un mois d’août dont la première quinzaine n’annonce pas une pluviométrie susceptible d’inverser la tendance. L’hiver et le printemps peu pluvieux ont commencé à dessiner une dégradation de la ressource accélérée par un été très sec.

Sol, ruissellement et sous terrain : manque d’eau

Long discours inutile sur les eaux de surface : les faibles précipitations ont amené toutes les rivières à un niveau particulièrement bas pour une fin juillet.

Mais, c’est à propos de la réserve se trouvant habituellement encore à cette époque dans les sols que « la situation est la plus alarmante », estime Vincent Le Talour, technicien à la Chambre d’agriculture du Finistère. « Cette réserve, facilement assimilable par les plantes, est épuisée ». De plus, vu la dynamique pluviométrique de ces dix derniers mois, le niveau des réserves souterraines a été estimé comme faible fin juin. Il est forcément encore plus bas en cette fin juillet.

Déjà des conséquences sur des productions agricoles

À la Chambre d’agriculture, le risque de report des besoins sur le réseau d’eau public est donc un scénario qui ne paraît plus du tout impossible d’ici la fin du mois d’août. Tout particulièrement pour l’alimentation des élevages qui resterait une priorité, contrairement aux cultures de plein champ.

La Chambre enregistrerait d’ailleurs déjà des conséquences sur les productions cornouaillaises : « La phase de fécondité du maïs a été soumise à forte température début juillet. Ce qui implique une baisse de rendement. Mais aussi une qualité nutritionnelle moins bonne ». Le cycle du blé n’aurait pas pu être respecté non plus : « Les grains ne sont pas arrivés au mieux de leur potentiel, même si les rendements s’annoncent bons, comme pour l’orge ou le triticale (*) ».

Pour les cultures de plein champ, à défaut de ressource en eau, les observateurs redoutent une baisse de qualité et donc une perte du potentiel de commercialisation.

La réserve d’eau de Kerrous, constituée dans les anciennes carrières Delhommeau, entre Ergué-Gabéric et Kerfeunteun, par un pompage de l’Odet en hiver : 1,3 million de mètres cubes pour maintenir de S
La réserve d’eau de Kerrous, constituée dans les anciennes carrières Delhommeau, entre Ergué-Gabéric et Kerfeunteun, par un pompage de l’Odet en hiver : 1,3 million de mètres cubes pour maintenir de Steïr.

Eau potable : QBO en alerte

Pour ce qui concerne l’alimentation en eau potable des particuliers (32 000 m3/jour en moyenne), la situation n’est pas perçue comme catastrophique au jour J, sur le territoire de QBO.

Mais avec un débit de 0,60 à 0,70 m3/seconde aujourd’hui, le point principal de captage se trouvant sur le Steir (un point d’alimentation pour la production d’eau potable représentant 80 % de la ressource en eau du territoire) est de niveau bas, offrant là aussi, une situation plutôt connue fin août début septembre.

« Nous n’avons pas attaqué la réserve de précaution de la carrière de Kerrous qui nous laisse huit à dix semaines de ressource », indique Jean-Paul Cozien vice-président de QBO. « Mais nous ne sommes que le 25 juillet ! ». Cette réserve sera déclenchée lorsque le débit du Steïr sera descendu à 0,55 m3/seconde. Bien comprendre que l’eau de Kerrous sera d’abord injectée en aval du point de pompage pour maintenir le niveau du Steïr. « L’eau de Kerrous serait fléchée directement vers la production d’eau potable en ultime recours ».

(‘) Céréale de création hybride, entre le blé et le seigle, cultivée surtout comme céréale fourragère.

Olivier SCAGLIA

Source: http://-aout-tres-tendu-en-cornouaille-26-07-2022-13126037.php

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *