Landerneau. 400 personnes rassemblées pour défendre l’hôpital. ( OF.fr – 13/12/22 – 15h00 )

400 personnes se sont rassemblées, mardi 13 décembre 2022, de 10 h à 10 h 30, pour soutenir l’hôpital de Landerneau (Finistère) dont plusieurs services seraient en danger.
400 personnes se sont rassemblées, mardi 13 décembre 2022, de 10 h à 10 h 30, pour soutenir l’hôpital de Landerneau (Finistère) dont plusieurs services seraient en danger. 

Ce mardi 13 décembre à 10 h, le hall d’accueil de l’hôpital Ferdinand-Grall de Landerneau (Finistère) était noir de monde. Personnels soignants, élus, syndicats, habitants se sont rassemblés pour défendre leur hôpital local.


« En 1983 ou 1984, on a bataillé tellement dur pour avoir notre hôpital à Landerneau (Finistère), qu’aujourd’hui, il faut à tout prix le défendre »,
 déclare Gilles Meurice, retraité, qui a tenu à être présent, mardi 12 décembre, pour le défendre« On est très attaché à un hôpital à taille humaine. Ici, on connaît nos patients », ajoute fièrement une infirmière urgentiste.

Pour rappel, une fermeture est programmée la nuit, du 23 décembre au 1er janvier inclus, alors que la période est propice aux infections hivernales, sans oublier que les fêtes drainent souvent son lot de patients aux urgences. En parallèle, des menaces planent aussi sur le maintien du laboratoire, ce qui aurait des répercussions dans d’autres services comme la maternité ou la chirurgie.

« Inquiet pour l’avenir de l’hôpital »

« Je suis très inquiet pour l’avenir de l’hôpital dans sa globalité, avance Xavier Hamon, chef du service des Urgences, du pôle MCO (médecine, chirurgie, obstétrique) et président de la CME (commission médicale d’établissement)Inquiet pour les services des urgences, inquiet d’une fermeture partielle du labo, inquiet pour le service anesthésie et donc inquiet, par répercussion, pour le bloc et la maternité. »

Face à 400 personnes rassemblées dans le hall d’entrée de l’hôpital, le Dr Hamon a expliqué que « si la démographie médicale est en berne, les recrutements sont plus difficiles. Il y a aussi le changement de rapport au travail. Les médecins ne font plus 100 heures par semaine comme avant. Enfin, nous sommes confrontés à un problème de budget avec un déficit en hausse alors que l’activité ne cesse de croître » .

Syndicats, élus de l’ensemble du territoire, médecins, infirmiers, aides soignants, usagers, ont applaudi le discours du Dr Hamon. « Il est clair que la fermeture des urgences va impacter les services paramédicaux, dénonce une infirmière urgentiste. La situation est déjà tendue. Ce mardi, en plus des personnes déjà prises en charge aux urgences, nous avons douze personnes qui attendent pour cinq lits de disponibles. »

« Le budget de la santé est inadapté »

Et la situation a peu de chance de s’améliorer dans les mois qui viennent. « Le service anesthésie tourne en grande partie avec des intérimaires. Sans oublier que son chef de service part à la retraite au printemps », font savoir les infirmières urgentistes. « Le CHRU (centre hospitalier régional et universitaire) veut jouer la carte de la territorialité ? Faux ! Lorsque des médecins intérimaires peuvent venir à Landerneau, ils sont orientés vers l’hôpital de Carhaix », complète l’un des médecins.

Outre les problèmes de recrutement, « le financement des hôpitaux, déterminé par l’État est inadapté aux petits établissements. Le budget est à revoir dans son intégralité », avance le Dr Hamon.

Pour le chef de service, « il est temps d’échanger avec le CPTS (communauté professionnelle territoriale de santé) et de travailler avec le CHRU de Brest et l’hôpital de Morlaix pour trouver collectivement des solutions, afin de maintenir un service et un accès aux soins de proximité. Les conséquences d’un hôpital fermé ou fracturé à Landerneau auront des conséquences qui dépasseront le simple rôle de l’hôpital. Faire 30 km quand tout va bien ce n’est rien. Quand on souffre ou qu’on est en danger c’est autre chose ».

* Contacté par la rédaction, la direction informe qu’elle communiquera sur l’organisation mise en place les nuits du 23 décembre au 1er janvier inclus, en fin de semaine ou début de semaine prochaine.

Auteur : Aude KERDRAON.

Source : Landerneau. 400 personnes rassemblées pour défendre l’hôpital (ouest-france.fr)

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *