Près de 80 personnes se sont réunies devant le collège Jean-Lurçat, à Lanester, dans le Morbihan, ce mardi 29 novembre 2022, afin de soutenir une famille menacée d’expulsion.
« Nous ne trouvons pas ça normal. Nous souhaiterions les conserver avec nous et les mener jusqu’au bout », témoigne Claude Le Coursonnais, professeur de physique chimie au collège Jean-Lurçat, à Lanester, dans le Morbihan. Deux de ses élèves de troisième sont sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF). Leur maman, leur petite sœur, scolarisée en classe de 6e, et leur petit frère, encore à l’école primaire, aussi. Pour les soutenir, près de 80 personnes se sont rassemblées, ce mardi 29 novembre 2022, en fin d’après-midi, devant les grilles de l’établissement scolaire.
Tous s’insurgent contre cette décision décrite comme « injustifiable en pleine trêve hivernale » et s’inquiètent pour cette famille, arrivée en France il y a cinq ans, qui n’a plus d’endroit où dormir. En effet, leur demande d’asile ayant été refusée, ils ont l’obligation de quitter leur logement mis à disposition par le Cada (Centre d’accueil des demandeurs d’asile). « Aujourd’hui, la préfecture du Morbihan leur a fait cette proposition : vous acceptez demain de repartir au Kosovo, nous maintenons votre hébergement », résume Benoît Symphorien, délégué syndical Sud Éducation
« Plus de logement disponible »
Déjà menacée depuis plusieurs mois par une expulsion, la famille s’apprête à exercer un dernier recours, lundi 5 décembre 2022, devant le tribunal administratif de Rennes (Ille-et-Vilaine). En attendant, il s’agit pour le comité de soutien de leur trouver un toit. « Nous n’avons plus d’hébergement d’urgence et de logement social disponible », déplore Rose Morellec, première adjointe au maire de Lanester, tout en assurant le soutien de la municipalité.
« Et pourquoi pas les reloger dans un logement de fonction vacant ? », propose une voix. Reste un épineux problème à résoudre : savoir où se trouvent cette mère et ses quatre enfants. Personne ne semble le savoir. « Elle doit avoir peur et ne plus savoir où aller », s’alarment plusieurs manifestants.
Nicolas GUEGAN