Le 16 septembre 1943, l’hôpital de Nantes sous les bombes :« Le trou a emporté les lits des salles »(OF.fr-16/09/23)

Des ouvriers tentent de dégager les décombres, deux cercueils en bois à leur côté.| ARCHIVES DE NANTES

Par Benoît Robert.

Ce 16 septembre 1943, l’ancien Hôtel-Dieu est touché par des dizaines de bombes. À la fin du raid, ne subsistent plus qu’un amas de décombres et un nombre considérable de cadavres.

Dans un courrier daté du 20 septembre 1943 et conservé aux archives départementales de Loire-Atlantique, l’instituteur Julien Laurent, beau-père du poète René-Guy Cadou, fait part de sa tentative pour retrouver un membre de sa famille, un patient disparu après les bombardements de l’hôtel-dieu, l’ancien hôpital.

Il n’a plus aucun espoir de le retrouver vivant « J’ai visité ce qui reste de la salle 19, malgré les interdictions. Voici ce que j’ai vu : une bombe est tombée juste sur le milieu du bâtiment où se trouvaient les salles 19, 20 et 21. Elle a traversé la toiture, le second étage, puis le premier. »

Un immense trou

L’Hôtel-Dieu se situe à proximité de la Loire et du bras de la Madeleine, dans l’axe des cibles potentielles pour un bombardement visant les chantiers navals. | ARCHIVES DE NANTES
Dans un square, une statue a résisté à la violence du raid aérien. | @ARCHIVES DE NANTES
Près de la chapelle de l’Hôtel-Dieu, on aperçoit au centre du cliché une pancarte « Hôpital, silence », intacte. | ARCHIVES DE NANTES

Il poursuit, décrivant une « atmosphère épouvantable » dont il gardera toujours l’affreux souvenir : « La bombe est arrivée au rez-de-chaussée à peu près au pied de son lit et a creusé un immense trou dans les pièces du sous-sol, où les lits des trois salles se sont engouffrés avec leurs malades et leurs blessés. Le feu a pris devant la porte d’entrée pour achever ce carnage. »

À l’intérieur de l’ancien hôpital, des ruines et des façades restées debout. | ARCHIVES DE NANTES
Sur la façade et sous les vitres soufflées par les explosions, le panneau des permanences a résisté. On y trouve les consultations pour les femmes enceintes, les enfants malades ou anormaux, les maladies nerveuses, vénériennes ou des voies urinaires. | ARCHIVES DE NANTES
Près de 1 000 malades étaient soignés à l’Hôtel-Dieu le jour du 16 septembre 1943. | ARCHIVES DE NANTES
Cette vue d’un couloir dont le toit s’est effondré montre bien, même après les déblaiements, le chaos provoqué par le bombardement. | @ARCHIVES DE NANTES

Devant ses yeux, les équipes de la Défense passive travaillent à déblayer la profonde excavation. Alors qu’il imagine le lit disparu au fond du cratère, l’instituteur voudrait accélérer les choses. « J’aurai voulu rester là plus longtemps pour une reconnaissance immédiate (du corps, NDLR), mais on n’y tolère pas les visiteurs. Demain, j’y retournerai […] Je téléphonerai dès que je serai sûr d’avoir sauvé les restes auxquels vous tenez tant. Je veillerai à ce qu’ils ne soient pas enterrés aussitôt. »

Source: https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/loire-atlantique/le-trou-de-la-bombe-a-emporte-les-lits-des-salles-de-lhopital-d92c048c-4e44-11ee-930d-65ce11740f9c

URL de cet article: https://lherminerouge.fr/le-16-septembre-1943-lhopital-de-nantes-sous-les-bombes-le-trou-a-emporte-les-lits-des-salles-of-fr-16-09-23/

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