Le 4 août 1944, Châteaubriant était libérée : Marcel Francq y était et se souvient (OF.fr-3/08/23)

Marcel Francq a 98 ans. Il a fait partie des hommes qui ont libéré Châteaubriant, le 4 août 1944, dans les troupes du général américain Patton

Ce vendredi 4 août 2023 marque le 79e anniversaire de la libération de Châteaubriant. Marcel Francq est l’un des engagés volontaires auprès de la 4e division blindée de Patton. À presque 98 ans, le toujours jeune homme se souvient.

Marcel Francq est une figure de la libération de Châteaubriant. En effet, ce natif de Betton, commune au nord de Rennes (Ille-et-Vilaine), est le dernier survivant castelbriantais à avoir participé à cet événement historique. Un véritable personnage attachant et émouvant.

« J’aurai 98 ans le 4 décembre prochain », annonce-t-il fièrement tout en s’aidant d’une canne. Il est toujours prêt à témoigner dans la ville qu’il a contribué à libérer le 4 août 1944 et où il réside depuis les années 1950. Marcel Francq est ravi de porter sa veste beige d’engagé volontaire auprès des Alliés américains. Tous ses souvenirs et ses lettres de reconnaissance sont conservés précieusement dans une petite pochette en cuir. « Vous pouvez tout regarder », propose-t-il avec son sens aigu de la transmission.

Marcel Francq a rencontré Helen Patton, petite-fille du général américain, le 4 août 2019, pour le 75 e anniversaire de la libération de Châteaubriant.

Très jeune, vers l’âge de 15 ans, alors qu’il est apprenti mécanicien, Marcel Francq s’engage en tant que garde de défense passive de la ville de Rennes. Il entre dans la Résistance. À cette époque, il ignorait le contenu des messages qui lui étaient confiés. Il n’a même pas connaissance du réseau de « maquisards » pour lequel il opère. Il pense toutefois qu’il portait des plis au réseau d’Andrée Récipon dans la forêt de Teillay.

L’instinct du devoir d’engagement

Informé du Débarquement en Normandie le 6 juin 1944, il décide de rejoindre les Américains pour leur apporter de l’aide. Aux alentours du 10 juin 1944, il part à vélo vers la Normandie et pose parfois pied à terre pour poursuivre en marchant. « Le vélo, il est resté en Normandie », plaisante-t-il aujourd’hui. Il prend alors contact avec des soldats américains et notamment ceux de la 4e division blindée (4e DB) américaine du général Patton dont il reçoit l’uniforme. « Je suis allé au hasard », confie-t-il. La détermination de Marcel Francq est intacte. C’est un citoyen qui fonctionne à l’instinct.

« Les Allemands allaient se rendre »

Au fil de la discussion, l’homme revit les instants marqués de la guerre, avec un sens du devoir aiguisé. Face à lui, on ne peut qu’avoir beaucoup de respect et de reconnaissance. Il a bien quelques rides mais son regard franc et intense incite à le connaître davantage.

Parfois, il fait une pause et cherche dans sa mémoire de presque centenaire. Il se souvient s’être vite adapté à la guerre de mouvement qui suit le Débarquement. Rennes à peine libérée, sa division file vers Châteaubriant et Nantes. En venant de Bain-de-Bretagne, les libérateurs apprennent qu’il faut contourner la forêt de Teillay car « des batteries de défense sont posées à Béré, on a donc libéré Châteaubriant en venant de Derval », raconte Marcel Francq.

Le convoi américain remonte la rue Couëré, lors de la libération de Châteaubriant en 1944. | ARCHIVES CHARRON

Les troupes du général Patton arrivent alors par la Ville-en-Bois à l’endroit de ce qui est aujourd’hui la place des Alliés. Il est environ 5 h, le 4 août 1944. « Selon moi, les Allemands allaient se rendre mais un imbécile, qui était sans doute un SS nazi, a tiré à bout portant sur un soldat américain. Ce fut alors un véritable carnage. » Six soldats américains sont morts, vingt-cinq côté allemand. Après d’âpres combats, les Castelbriantais comprennent que la ville est libérée dans la matinée.

Un mariage puis une installation à Châteaubriant

Agent de liaison, Marcel Francq reste attaché à l’État-major atlantique après le 4 août. Ce dernier s’est installé dans l’école Aristide-Briand, aujourd’hui démolie. Et c’est à ce moment qu’il rencontre une castelbriantaise Odette Fontaine, qu’il épousera en mai 1946. Après la guerre, en accord avec le gouvernement de Paris, le futur castelbriantais devient chauffeur et récupère des matériels partout en Europe. Il restera plusieurs années en Allemagne, du côté de Baden-Baden, jusqu’à son retour définitif en France en 1950. Mécanicien, il trouve du travail à la laiterie de Pontbriand et entretient les véhicules, avant de terminer sa carrière à l’usine Huard.

Marcel Francq était un combattant de la Libération de Châteaubriant le 4 août 1944. Il a conservé précieusement toutes ses reconnaissances.

« Je n’ai pas de grade militaire »

Toute sa carrière militaire, Marcel Francq est resté un soldat. « Malgré mes médailles, je n’ai pas de grade, confie-t-il. Je voulais rester dans le service qui m’était affecté au départ. » Une humilité qui l’honore encore aujourd’hui. Après avoir longtemps habité en centre-ville, il a rejoint il y a vingt-quatre ans le quartier de la Borderie et y coule des jours paisibles.

Source: https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/chateaubriant-44110/le-4-aout-1944-chateaubriant-etait-liberee-marcel-francq-y-etait-et-se-souvient-a3a79784-3181-11ee-9d4f-b0de70efee29

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