Le patron de l’Intermarché à La Chapelle-Launay jugé pour harcèlement sexuel sur des salariées (OF.fr-31/01/24)

Un chef d’entreprise a été jugé au tribunal de Saint-Nazaire pour avoir tenu des propos sexistes et sexuels à l’encontre de plusieurs salariées de son magasin.
Un chef d’entreprise a été jugé au tribunal de Saint-Nazaire pour avoir tenu des propos sexistes et sexuels à l’encontre de plusieurs salariées de son magasin. | OUEST-FRANCE

Entre septembre 2018 et juin 2019, plusieurs femmes, employées du magasin ou postulantes pour y travailler, ont dénoncé des remarques déplacées à connotation sexiste et sexuelle de la part du gérant. Devant le tribunal de Saint-Nazaire, le chef d’entreprise, âgé de 45 ans, s’est défendu en évoquant des mensonges.

Par Maxime HUTEAU.

Mains dans les poches, le regard sûr de lui, un chef d’entreprise écoute la présidente du tribunal de Saint-Nazaire dérouler une litanie de témoignages le mettant en cause pour des remarques sexistes et sexuelles portées sur le personnel féminin.

Plus de trente témoignages

Cet homme de 45 ans, gérant de l’Intermarché à La Chapelle-Launay, commune située entre Nantes et Saint-Nazaire, est jugé, ce mardi 30 janvier, pour des faits de harcèlement sexuel. Dans le cadre de l’enquête, les gendarmes ont recueilli un peu plus de trente témoignages et ont enregistré quatre plaintes.

Parmi les femmes interrogées, certaines étaient des employées, d’autres le sont toujours. Des similitudes ressortent des auditions : des commentaires sur leurs tenues, des questions sur leur vie personnelle comme savoir si elles ont un petit ami, évoque ouvertement son célibat et tente des approches pour des relations sexuelles. Des témoins indiquent que le chef d’entreprise a tenu ses propos dès l’entretien d’embauche.

Coutumier « de blagues autour du sexe »

Face à ces multiples déclarations, le gérant du magasin remet en cause la parole de ces femmes. « Il y a beaucoup de mensonges et d’incohérences dans ce qui a été dit. Parmi toutes ces femmes qui ont témoigné contre moi, il y en a beaucoup avec qui notre collaboration s’est mal finie. » Le quadragénaire reconnaît néanmoins qu’il est coutumier « de blagues autour du sexe. Mais c’est fini maintenant. Ma garde à vue m’a fait réfléchir sur ce que je pouvais dire ».

« Ne considérez pas que c’était autre chose que des blagues », tonne son avocat Pierre-Henri Marteret à l’attention des juges. Et d’ajouter : « Dans ce dossier démesuré, la formule qui revient le plus est : « J’ai entendu dire que. » »

« Sentiment de malaise et d’humiliation »

La défense du prévenu ne convainc guère la procureure de la République, Mathilde Defretin, qui pointe « la naïveté » du chef d’entreprise dont les propos ont créé « un sentiment de malaise et d’humiliation » chez ses employées. Elle requiert dix-huit mois d’emprisonnement avec sursis à son encontre et une inscription au Fijais (Fichier des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes). Délibéré le 26 mars.

Source: https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/la-chapelle-launay-44260/le-patron-de-lintermarche-de-la-chapelle-launay-juge-pour-harcelement-sexuel-sur-des-salariees-ce72e202-c042-11ee-a1e9-608ff5db04c2

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