Jeudi 15 février 2024, la Confédération paysanne du Finistère, qui compte 300 membres dans le département, tient son assemblée générale à Châteaulin (Finistère). L’occasion de faire un point avec son porte-parole Julien Tallec.
Recueilli par Christopher CORDEIRO.
Jeudi 15 février 2024, la Confédération paysanne Finistère tiendra son assemblée générale à Châteaulin (Finistère). Pour le troisième syndicat agricole français, classé à gauche, cette assemblée générale est l’occasion de faire un point avec Julien Tallec, porte-parole Confédération paysanne Finistère et éleveur bovin installé en bio à Brennilis (Finistère).
Combien de membres compte la Confédération paysanne du Finistère ?
Nous comptons environ 300 adhérents actifs. La moitié de nos adhérents sont des maraîchers et des producteurs laitiers, mais nous avons également des producteurs de volailles, porcs, etc. En règle générale, ce sont des fermes à taille humaine.
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Le 1er février, pour calmer la colère agricole, le gouvernement a décidé de « mettre en pause » le plan Écophyto, dont l’ambition est de diminuer de moitié l’usage des pesticides d’ici à 2030. Une réaction ?
Je n’ai pas l’impression que ce plan avait l’air de très bien fonctionner. Quoi qu’il en soit, c’est tout de même un recul car, de notre côté, nous nous mobilisons plutôt pour une agriculture sans engrais industriels et sans pesticides. C’est un peu comme si le gouvernement avait donné « à manger aux agriculteurs » pour qu’ils rentrent dans leur ferme. Cette mise en pause du plan Écophyto va principalement servir aux grosses exploitations céréalières.
Pendant ces jours de mobilisation, il a aussi beaucoup été question des accords de libre-échange. Quelle est votre vision sur le sujet ?
Nous avons toujours combattu ces accords. Nous sommes contre l’importation des produits qui existent déjà chez nous (viande, lait et autres), mais nous refusons également d’exporter des produits à bas prix sur d’autres continents. Si nous importons moins alors nous serons obligés de produire plus pour notre population. De même, si les Américains exportent moins de viande et moins de soja, alors, à leur tour, ils auront la possibilité de produire davantage pour leurs voisins directs. À noter que notre filière de production de viande et de lait en Bretagne tient aussi parce que nous importons du soja d’Amérique du Sud et du Nord, utilisé pour l’alimentation du bétail en agriculture conventionnelle.
Les maraîchers du Finistère ont souffert du passage de la tempête Ciaran. Qu’en est-il des aides promises par le gouvernement ?
C’est en cours, mais nous n’avons pas vraiment de retour pour le moment. Environ une centaine de maraîchers ont déposé des dossiers d’aide, mais nous en attendons au moins le double. Nous encourageons chacun à faire des demandes d’aides, même s’ils ne sont pas éligibles et ce, afin d’avoir une vision juste du nombre de maraîchers impactés.
Comment vous projetez-vous à la veille du Salon de l’agriculture, à Paris ?
Dans ce cadre, nous organisons, mercredi 21 février 2024, un salon à la ferme, à Clohars-Carnoët. Nous y invitons des élus, mais aussi le grand public sur le thème de la souveraineté alimentaire. Le 19 mars, nous proposerons aussi une visite de ferme à Plouescat sur le thème de la transmission et du portage foncier. Nous espérons organiser plusieurs événements de ce type avant l’été.
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