Le dépôt des candidatures pour l’appel d’offres pour la création d’un parc éolien flottant entre Groix et Belle-Île (Morbihan) est terminé. L’occasion d’en savoir un peu plus sur leurs projets avants de connaître le lauréat d’ici février 2024.
Par Olivier CLERO
Le projet du premier parc éolien flottant français se précise au large du Morbihan. Tous les consortiums candidats à sa création et son exploitation d’ici 2030 ont déposé leurs dossiers de candidature auprès de la Commission de régulation de l’énergie qui a commencé son instruction pour donner sa réponse en février 2024. Si les contenus sont encore confidentiels, les consortiums étant également concurrents sur d’autres appels d’offres similaires en France, on peut déjà esquisser de façon assez précise le parc qui sera implanté d’ici 2030.
Où seront installées les éoliennes ?
Si le choix du concessionnaire n’est pas encore tranché, l’emplacement du parc, lui, est déjà défini. Ses éoliennes flottantes seront ancrées à 29 km au sud-ouest de Groix et à 19 km à l’est de la pointe des Poulains de Belle-Île, un emplacement défini et imposé par l’État. Espacées de plus d’un kilomètre entre elles, elles occuperont une zone estimée entre 40 et 45 km2.
À quoi ressembleront ces éoliennes ?
À part le fait qu’elles seront flottantes, on ne sait pas encore grand-chose de ces éoliennes. Même les consortiums qui ont postulé à l’appel d’offres ne sont pas encore fixés sur le choix des éoliennes dont la puissance des turbines, la taille des pales et la hauteur du mât seront entérinés le plus tard possible, entre 2026 et 2028, pour bénéficier des dernières technologies.
L’idée est de ne pas installer des éoliennes dépassées au moment de leur montage, comme on a pu le voir par le passé, à cause de procédures administratives trop rigides qui ne permettaient pas de changer de modèle pendant la phase d’études. (Les éoliennes en cours d’implantation au large de l’île d’Yeu n’offrent qu’une puissance de 8 mégawatts, alors que les turbiniers en produisent aujourd’hui de plus de 12 mégawatts.)
Même question pour les flotteurs qu’ils utiliseront. En acier ou en béton, centré, décentré, à ancrage tendu, semi-tendu, etc., il en existe une soixantaine de différents sur le marché… Question taille, elles devraient dépasser les 250 mètres de haut, à comparer avec les 330 mètres de la Tour Eiffel.
De combien d’éoliennes parle-t-on ?
Le projet porte sur une puissance de production et non sur un nombre d’éoliennes. Leur nombre dépendra du choix de la turbine choisie et de sa puissance. Pour 250 MW, ça correspondra à une quinzaine. Au début du projet, en 2020, on parlait d’une soixantaine d’éoliennes, mais, depuis, leurs puissances ont beaucoup augmenté. Quel que soit le choix, leur nombre devrait ensuite être triplé dans un deuxième temps si l’État confirme le lancement d’un second appel d’offres pour passer le parc de 250 à 750 MW après 2030, soit un total de 40 à 45.
Sur quels critères sera choisi le projet ?
C’est le prix de revente du mégawattheure d’électricité (MWh) qui fera la différence. Pour faire son choix, la commission de régulation de l’énergie notera les dossiers de candidature sur 100. Le tarif de référence compte pour 70 % de la note. Les autres critères importants sont la solidité économique du projet, la prise en compte des enjeux sociétaux et le développement territorial, ainsi que la prise en compte des enjeux environnementaux et notamment le nombre d’éoliennes. C’est sur cette note que se fera le choix du consortium qui doit être dévoilé en février 2024 par le ministère de la Transition écologique.
Quand verra-t-on les éoliennes ?
Pas avant 2029. Le délégataire désigné en 2024 se lancera dans une phase d’autorisations et de permis d’une durée d’au moins deux ans avant de commander, à partir de 2026-2027, des turbines qui seront disponibles suivant les délais des turbiniers pour 2028 à 2030. Si le chantier n’est pas retardé par des recours, les éoliennes seront montées pour 2029-2030. L’installation du parc est la phase la plus rapide du projet. Elle ne devrait pas durer plus d’un an. Si le lauréat suit le souhait des acteurs locaux, les éoliennes devraient être assemblées et montées sur leurs flotteurs à Brest avant d’être tractées jusqu’à leur lieu d’implantation au large de Groix et Belle-Île.
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URL de cet article: https://lherminerouge.fr/le-projet-de-parc-eolien-flottant-au-large-du-morbihan-se-precise-of-fr-2-11-23/
Je découvre votre site et en partage beaucoup de positions ; j’ai cependant un point de vue beaucoup plus critique sur les projets éoliens, en particulier sur l’éolien en mer. Ce mail n’est pas le lieu d’un long développement, aussi je voudrais simplement attirer votre attention sur le communiqué des Gardiens du Large (à trouver ici https://www.gardiensdularge.org/empty-page ) en vous demandant de le publier. Il donne un éclairage bien différent à votre article sur l’appel d’offres en cours pour le projet Bretagne-Sud au large de Groix et Belle-Île…
Cordialement,
GS