Le réservoir d’eau, joyau méconnu de la Madeleine, à Vannes (OF.fr-1/07/23)

Construit en 1895, sur les plans de l’architecte de la ville Edmond Bassac, le réservoir d’eau de la Madeleine pouvait alimenter Vannes pendant quarante-six heures. Ce joyau du patrimoine pourrait devenir un lieu culturel dans les prochaines années.

Par Lionel CABIOCH

Construit en 1895, au cœur d’un quartier en plein développement, cet équipement permettait d’alimenter tout Vannes (Morbihan). La Ville rêve d’en faire un lieu culturel. Plongée au cœur de ses entrailles.

Construit en 1895, sur les plans de l’architecte de la ville Edmond Bassac, le réservoir d’eau de la Madeleine pouvait alimenter Vannes (Morbihan) pendant quarante-six heures. Ouest-France vous plonge au coeur de ses entrailles.

Où se trouve le réservoir d’eau de la Madeleine ?

Si on n’y prête pas attention, on peut passer devant le 18, avenue Roosevelt, sans le voir. Et pourtant, dissimulé derrière un grand portail, se dessine la silhouette du réservoir d’eau de la Madeleine, à Vannes (Morbihan), qui est sorti de terre en 1895. « C’est un joyau du patrimoine industriel de Vannes », estime Nathalie Defrade, responsable du service « Pays d’Art et d’Histoire » de l’agglomération.

Fabien Le Guernevé, adjoint au maire en charge du patrimoine et de la culture, et Nathalie Defrade, responsable du service « Pays d’Art et d’Histoire » de l’agglomération, devant le réservoir d’eau de la Madeleine, véritable joyau du patrimoine industriel.

A deux pas de l’ancienne École normale (construite douze ans auparavant) devenue l’IUFM puis l’Inspé, le bâtiment se fond dans le quartier, peuplé de belles demeures bourgeoises qui ont vu le jour. Dans cet ancien faubourg de la ville qui s’est développé à la même époque, une nouvelle population s’installe alors, en raison notamment de l’exode rural.

Lire aussi : Une vocation culturelle privilégiée par la Ville pour le réservoir d’eau de la Madeleine, à Vannes

A quoi servait-il ?

Il a remplacé l’autre réservoir du champ de foire, datant de 1860, trop petit et en partie ruiné. « Avec une capacité de 1 347 m3, le nouvel édifice pouvait alimenter la ville, qui comptait 22 000 habitants, pendant 46 heures, à raison de 35 litres par habitant et par jour. » Bien loin de la consommation moyenne quotidienne par personne, qui avoisine les 150 litres. Il a donc cessé de fonctionner après la Seconde Guerre mondiale.

Dans quel contexte a-t-il été construit ?

Avant sa construction, les charrettes parcouraient les rues avec des citernes d’eau, pour alimenter la population. Puis, ce type de réservoir a permis « l’arrivée de l’eau courante, qui alimentera certains immeubles mais aussi les fontaines et les bouches d’incendie. »

A quoi ressemble ce bâtiment ?

Au premier regard, l’édifice a l’allure d’une grande fortification à la Vauban, en pierres de taille et aux très larges murs en béton. Mais on le doit en fait à l’architecte de la ville, Edmond Bassac, qui est aussi à l’origine du kiosque situé sur la rive droite du port.

« Le bâtiment dispose d’un très bel appareillage de pierre et d’une mise en œuvre expérimentale, très novatrice pour la fin du XIXe siècle, en béton de ciment dont les brevets sont alors tout juste déposés. » Le toit plat est recouvert de terre végétale gazonnée, pour atténuer les écarts thermiques. Il est surmonté de quatre cheminées, qui permettaient d’aérer l’eau et d’éviter qu’elle ne croupisse.

Du toit en béton, recouvert de terre végétale gazonnée pour atténuer les écarts thermiques, on a une très large vue sur l’ensemble du quartier de la Madeleine et ses belles demeures.

Pourquoi est-ce un joyau du patrimoine ?

Ce type de réservoir est, aujourd’hui, extrêmement rare en France. « A l’époque, on privilégiait surtout la forme haute, de type château d’eau. Pas la forme carrée. » D’autant plus exceptionnel que celui-là n’est pas non plus enterré, contrairement à celui de Lorient, construit par la marine et dont la destination était militaire. Parmi les éléments remarquables de l’ouvrage, on trouve aussi les robinets-vannes à crémaillères.

L’un des éléments les plus remarquables de l’ouvrage, ce sont les robinets-vannes à crémaillères d’une grande maison parisienne.

Que peut-on voir à l’intérieur ?

Pour y accéder, il faut escalader le bâtiment puis se glisser par une échelle métallique dans ses entrailles, sombres forcément. Mais à la lueur de la lampe torche, ce sont des alignements de colonnes carrées en granit (49 au total) qui se révèlent aux yeux du visiteur qui a le privilège d’y pénétrer.

L’intérieur du réservoir est forcément sombre. On y trouve 49 colonnes carrées en granit. Elles soutiennent un plafond de briques et de poutrelles métalliques.

Elles soutiennent un plafond de briques et de poutrelles métalliques. « Au niveau du sol et des murs, on est sur une mise en œuvre arrondie, pour avoir un minimum de joints, afin d’éviter les fuites. C’était même chaulé. » L’acoustique y est impressionnante. De quoi donner de belles idées aux élus, pour la reconversion de ce site exceptionnel !

Source: https://www.ouest-france.fr/bretagne/vannes-56000/le-reservoir-deau-joyau-meconnu-de-la-madeleine-a-vannes-b7704af8-14f9-11ee-ae57-25b1d1d54a03

URL de cet article: https://lherminerouge.fr/le-reservoir-deau-joyau-meconnu-de-la-madeleine-a-vannes-of-fr-1-07-23/

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