Le secteur du BTP appelle à la mobilisation lundi, à Brest et Quimper (LT.fr-3/02/23)

Stéphane Jezequel, le président du CNATP 29, se fait lanceur d’alerte pour tous les corps de métiers concernés par la hausse des coûts, et pas uniquement ceux du BTP.
Face à l’inflation, la hausse des prix de l’énergie et l’absence de réponse des pouvoirs publics, l’antenne finistérienne de la Chambre nationale des artisans des travaux publics et du paysage (CNATP) appelle à la mobilisation aux entrées de Brest et Quimper lundi 6 février. Le point avec Stéphane Jézéquel, président du CNATP 29.

Après le blocage du dépôt pétrolier de Brest en mars, vous avez rencontré le préfet en octobre. Qu’est-il sorti de cette réunion ?

Stéphane Jézéquel, président du CNATP 29 : On a eu un rendez-vous le 25 octobre 2022 pour le resensibiliser sur ce qui allait arriver concernant nos entreprises, à savoir la hausse des matières premières, qui allait rendre le coût de nos chantiers inaccessible, avec une possible, voire probable, baisse de la demande parce que 95 % d’entre nous sommes sur le marché du particulier. Le portefeuille lambda n’est pas extensible et a déjà « mangé » quelques hausses dues à l’inflation. Nous sommes en octobre, je le rappelle, donc ce n’était pas encore trop perceptible pour le particulier, on était dans l’alerte. La réponse a été en gros : « c’est vrai que c’est un problème, on le prend en compte ».

On sent bien que le téléphone ne sonne plus ou beaucoup moins

Et depuis, quelle est l’évolution ?

Pas grand-chose, sinon rien. Donc concrètement, je lui ai envoyé un courrier il y a maintenant quinze jours, l’alertant non plus sur les effets possibles mais sur les effets factuels : une baisse de la demande. Bien sûr, nous avons toujours du travail à l’heure où nous parlons, parce que nous sommes sur des chantiers qui ont été traités il y a un à six mois, donc sur une phase de réalisation, et nous avons entre deux et six mois de vision. Mais on sent bien que le téléphone ne sonne plus, ou beaucoup moins. Par exemple, sur le territoire de Brest Métropole, nous avons entre 40 et 50 % d’acceptation de dépôt de permis de moins par rapport à l’année dernière à la même époque. S’il y a moins de permis, tout enchaîne : moins de travail, moins de collaborateurs…

Que réclamez-vous précisément ?

On veut éviter une contraction globale de l’économie française, car ça ne concerne pas que les gens de mon syndicat : il y a aussi les artisans, les bouchers, les boulangers, les commerçants mais également, à terme, les agriculteurs… L’absence de perspective est générale. Donc nous réclamons une baisse des charges sociales et patronales, la baisse des taxes sur l’énergie, la mise en place d’une TICPE (Taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques) flottante pour amortir le yoyo des carburants, la récupération de la TICPE sur le GNR (gasoil non routier) et une augmentation éventuelle sur le gasoil blanc.

Ce que je sais, c’est que si rien n’est fait, on commencera à compter les vivants

Vous prévoyez des actions lundi 6 février. Que va-t-il se passer ?

Deux points de blocage ont été identifiés pour mettre en place des barrages filtrants dès 7 h du matin : au nord du département, sur le pont de l’Iroise, direction Brest, et au sud à Quimper, au rond-point de Troyalac’h. Toutes les entreprises qui se sentent concernées sont invitées à nous rejoindre. Le mot d’ordre est de mobiliser d’autres corps que le BTP uniquement. Parce que ce que je sais, c’est que si rien n’est fait, on commencera à compter les vivants. On ne recherche pas l’embrasement. Mais quand tu n’es pas entendu, tu utilises ce que tu as comme levier. Donc il faut être nombreux !

source: https://www.letelegramme.fr/finistere/brest/le-secteur-du-btp-appelle-a-la-mobilisation-lundi-a-brest-et-quimper-03-02-2023-13272168.php

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