
Le verrier Duralex lance, entre le lundi 3 et le samedi 15 novembre, une levée de fonds à hauteur de 5 millions d’euros. Il est possible d’investir à partir de 100 euros. De quoi permettre d’atteindre rapidement cette somme vitale pour l’usine, reprise en main par ses salariés fin 2024, après plusieurs décennies d’errance.
Les multiples repreneurs ont beau avoir pillé Duralex, le verrier survit. Depuis sa reprise par ses salariés, via la mise en place d’une société coopérative et participative (Scop) en juillet 2024, l’entreprise tente de remonter la pente. C’est avec l’objectif d’équilibrer ses comptes dans les prochaines années que Duralex lance, ce lundi 3 novembre, une levée de fonds de 5 millions d’euros.
Le verrier implanté à la Chapelle-Saint-Mesmin (Loiret) propose à tous ceux prêts – et en capacité – à mettre au moins 100 euros d’« investir dans des parts participatives avec un rendement incitatif », a expliqué le directeur général de Duralex, François Marciano, à l’Agence France-Presse (AFP). Le crowdfunding, organisé jusqu’au 15 novembre, a été lancé sur la plateforme Lita. Si cette somme n’est pas atteinte à temps, Duralex se laisse la possibilité de prolonger la campagne jusqu’au 15 décembre.
« On repartait d’une page blanche »
Afin d’attirer le plus de portefeuilles possibles, la nouvelle direction mise sur une rémunération de 8 % du total chaque année, pendant sept ans, et en partie défiscalisés. « L’entreprise n’est pas encore sauvée et il nous faut cet argent pour augmenter nos fonds propres et développer de nouveaux modèles, acheter de nouvelles machines », expliquait le directeur au micro d’Ici Orléans. Pour relancer l’entreprise placée en redressement judiciaire cinq fois en vingt-cinq ans (2004, 2008, 2020, 2022 et 2024), les salariés devaient réunir 15 millions d’euros.
« Les machines étaient plus que vieillissantes, nous n’avions pas d’eau potable et pas de raccord à l’assainissement. On repartait d’une page blanche, a résumé François Marciano auprès de Libération. Une vingtaine de jours après avoir repris l’usine, nous n’avions pu envoyer qu’un seul colis. Il fallait payer les salaires, les matières premières, l’énergie. » Entre un prêt de 4 millions et près de 6 millions récupérés grâce à la vente – puis le rachat sur quinze ans – des bâtiments et du terrain à la métropole, les repreneurs de Duralex ont pu réunir la majorité de la somme.
Ne manque donc que ces 5 millions d’euros, primordiaux pour la survie du verrier. « Le risque de ce placement pour les particuliers est de perdre cette somme, a reconnu François Marciano. Mais il y a derrière 243 salariés qui se battent tous les jours et qui ont déjà fait leurs preuves. »
Duralex, dont le chiffre d’affaires devrait se monter à 33 millions d’euros en 2025, doit atteindre la barre des 35 millions d’euros pour retrouver l’équilibre financier, avant d’espérer viser 39 millions d’euros en 2030. Et si la trajectoire est pour l’heure « conforme » à celle du plan de sauvegarde validé par le tribunal de commerce, « beaucoup reste à faire ». Après tout, ce sont trente années d’abandon que les salariés tentent de rattraper.
°°°
URL de cet article: https://lherminerouge.fr/lentreprise-nest-pas-encore-sauvee-duralex-lance-une-levee-de-fonds-pour-combler-un-manque-de-5-millions-deuros-h-fr-3-11-25/
