Léon et Trégor, les trois principaux opérateurs d’eau potable inquiets. ( LT.fr – 18/07/22 – 18h52 ) 

Ce lundi 18 juillet 2022, Guy Pennec, le président du Sage Léon-Trégor, également président de la Clé (petit parlement de l’eau) a réuni les trois principaux opérateurs d’eau potable (Morlaix Communau
Ce lundi 18 juillet 2022, Guy Pennec, le président du Sage Léon-Trégor, également président de la Clé (petit parlement de l’eau) a réuni les trois principaux opérateurs d’eau potable (Morlaix Communauté, Syndicat mixte de l’Horn et le Syndicat mixte intercommunal de Landivisiau) pour une conférence de presse exceptionnelle, liée à la sécheresse.

« Une situation extrêmement tendue ». Le président du Sage Léon-Trégor, également à la tête de la Clé (petit parlement de l’eau), Guy Pennec, n’a pas caché son inquiétude sur les ressources en eau potable ce lundi 18 juillet 2022 lors d’une conférence de presse exceptionnelle.

Morlaix communauté, Syndicat mixte de l’Horn, Syndicat mixte intercommunal (SMI) de production et de transport d’eau potable de la région de Landivisiau… Les trois principaux producteurs d’eau potable du territoire du Sage Léon-Trégor se sont réunis, autour du président du Sage, Guy Pennec et du président du Pays de Morlaix, Jean-Paul Vermot, ce lundi 18 juillet, à 9 h, dans les locaux de la Chambre de commerce et d’industrie pour une conférence de presse exceptionnelle.

Élus, chefs de service, techniciens s’étaient déplacés, bien décidés à alerter la population sur l’état des ressources en eau potable sur le territoire, décrit comme « une situation extrêmement tendue ». Une phrase a été plusieurs fois répétée tant par des élus que des techniciens : « Ça tient encore là mais il ne faut pas un événement de type pollution, incendie qui viendrait mettre à mal le réseau. »

Aujourd’hui, la consommation et production d’eau potable sont au maximal avec « 32 000 m3/jour ». Une situation qui impose « des arrêtés du côté des maires, des changements aussi chez les consommateurs ».

Manque de pluie, de réserve, rivière de l’Horn encore interdite…

Comment en est-on arrivé là ? Divers facteurs sont pointés : « La sécheresse actuelle qui fait apparaître des nouveaux consommateurs d’eau sur le réseau » comme « des agriculteurs qui utilisaient jusqu’ici leur propre forage, leur propre captage » (Guy Pennec), « le manque de pluies hivernales aux mois de janvier-février-mars » (Frédéric Coulombel, chef de service à Morlaix co), « le phénomène de ruissellement de l’eau de pluie, qui ne rentre pas assez en profondeur dans les sols et part dans la mer », « les niveaux des rivières qui baissent jusqu’à atteindre les niveaux de débits réservés [NDLR : pour la vie de la rivière, la biodiversité] », « la saison touristique avec 40 000 à 50 000 habitants supplémentaires, en plus de 105 000 habituels » [NDLR : environ 50 % de hausse !].

Mais aussi qui pointent les failles du système actuel, bien connus : le manque de réserves d’eau (réserve de Guerlesquin en projet, réserve de Plouénan aussi). Et la nécessité de poursuivre les efforts entrepris pour « reconquérir l’Horn au plus vite » (« d’ici 12-15 ans » pour Jocelyn Hiliou, animateur du Sage Léon-Trégor).

« Il faut être clair. On ne pourra pas pomper du sable ».

Guy Pennec, président du Sage Léon-Trégor

Un système fragile et complexe

Les trois opérateurs d’eau potable rappellent néanmoins la solidarité qui a été tissée depuis des années et qui est activée actuellement. Comme par exemple les interconnexions entre les réseaux, le SMI de Landivisiau envoyant via des tuyaux « 5 500 m3/j » pour le territoire desservi par le Syndicat mixte de l’Horn, qui manque d’eau potable, mais aussi Lannion Trégor Communauté qui alimente essentiellement Locquirec, commune située sur le territoire de Morlaix co, avec « 350 m3/j ». Des interconnexions qui interrogent aussi sur leur pérennité car comme l’explique Jocelyn Hiliou, « le SMI de Landivisiau ne pourra pas autant aider à moyen terme, au vu du développement économique de son territoire ».

Les usagers appelés à revoir leurs habitudes

Au-delà des explications et des questions d’avenir, le président du Sage a rappelé l’enjeu présent « parce qu’à un moment, il faut être clair » et « parce qu’on ne pourra pas pomper du sable ».

Son premier objectif est donc d’insister sur les habitudes des « consommateurs » et d’inciter « aux changements » : exit donc « le lavage des véhicules et les bateaux de plaisance », « l’arrosage des pelouses, des potagers, des terrains de sport », « le remplissage des plans d’eau, des piscines familiales..» ou encore « la douche de 10 minutes »… [NDLR : la liste complète est à demander en mairie selon le territoire]. Et place aussi aux « demandes faites au préfet pour obtenir des dérogations de prélèvement en dessous des seuils réservés » sur le Dourduff, le Jarlot et le Coatloulzach. Un comité de gestion de la ressource en eau est d’ailleurs programmé, jeudi 21 juillet, à Quimper.

Source : Léon et Trégor, les trois principaux opérateurs d’eau potable inquiets – Morlaix – Le Télégramme (letelegramme.fr)

Auteur : Cécile Renouard

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