Les Bretons ne veulent pas d’eau dans le cidre. ( OF.fr – 08/06/23 )

Les adhérents de la Maison cidricole de Bretagne sont attachés au cidre pur jus de pomme.
Les adhérents de la Maison cidricole de Bretagne sont attachés au cidre pur jus de pomme. | PHOTO ARCHIVES PRESSE OCÉAN

La Maison cidricole de Bretagne, qui compte parmi ses adhérents les Cidres Kerisac, à Guenrouët, et la ferme Saint-Charles, à Plessé, est vent debout contre un projet de la Commission européenne qui envisage d’autoriser l’ajout d’eau dans la composition du cidre.

Le projet de la Commission européenne qui pourrait autoriser l’ajout d’eau dans la composition du cidre fait bruisser le Landerneau des cidreries bretonnes. À la vielle du concours régional annuel, qui met en exergue la qualité de cidres pur jus, le 12 juin 2023 à Locronan (Finistère), Yves Maho, le président de la Maison cidricole de Bretagne, qui compte dans ses rangs les Cidres Kerisac de Guenrouet et la ferme Saint-Charles de Plessé, crie à l’hérésie. Et demande à la Commission européenne de revoir sa copie.

Avec un volume de 436 000 hectolitres par an, dont 365 hectolitres pour la filière industrielle, la Bretagne historique est la deuxième région cidricole française, derrière la Normandie. Elle produit 40 % du cidre consommé en France. Le cidre de Bretagne, à l’instar du cidre de Normandie, bénéficie d’une Indication géographique protégée (IGP) et le cidre de Cornouaille jouit d’une Appellation d’origine contrôlée (AOC).

« Cette proposition va à l’encontre de l’authenticité du cidre breton »

« Cette proposition va à l’encontre de nos traditions ancestrales et de l’authenticité du cidre breton. Sous couvert de la soi-disant protection des consommateurs, la Commission européenne nous a bernés et nous souhaitons aujourd’hui exprimer clairement notre désaccord », s’emporte le président, cidriculteur à Locoal-Mendon (Morbihan). Selon Yves Maho, la définition du cidre proposée par la Commission européenne va à l’encontre de la tradition séculaire du cidre breton et trompe les consommateurs.   Le cidre est bien plus qu’une simple boisson. Il incarne notre patrimoine culturel, notre histoire et notre terroir. Depuis des générations, nous, cidriculteurs bretons, avons con sacré notre vie à produire un cidre d’exception, élaboré à partir de pommes soigneusement sélectionnées et pressées avec le plus grand respect de la tradition. »

Et d’insister : « Le cidre pur jus, tel qu’il est reconnu en Bretagne, doit être le fruit d’une fermentation naturelle des pommes, sans aucun ajout d’eau ou de substances superflues. C’est ainsi que nous garantissons une expérience gustative authentique et unique. Comment réagirait l’opinion publique si cette même Commission européenne autorisait l’ajout de l’eau dans le vin ? Ce serait probablement un tollé général. Le cidre est certes une zone de production plus petite mais l’impact est le même. »

Mise en danger du patrimoine naturel

Yves Maho voit également dans l’introduction de l’eau dans la fabrication du cidre un risque de déstabiliser l’ensemble de la filière. « Les cidriculteurs bretons ont développé au fil des siècles des méthodes de culture spécifiques, adaptées à nos terres et à nos variétés de pommes. Ces pratiques traditionnelles permettent de préserver la biodiversité et de maintenir un équilibre écologique fragile. Autoriser l’ajout d’eau pourrait compromettre ces équilibres, mettant ainsi en danger notre patrimoine naturel , assure-t-il.

Auteur : Dominique BLOYET

Source : Les Bretons ne veulent pas d’eau dans le cidre (ouest-france.fr)

URL de cet article : Les Bretons ne veulent pas d’eau dans le cidre. ( OF.fr – 08/06/23 ) – L’Hermine Rouge (lherminerouge.fr)

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