Pont-l’Abbé (29)-Les gilets jaunes bretons veulent toujours se faire entendre (LT.fr-19/11/22-16h48)

Organisé quatre ans après la création du mouvement, le rassemblement des gilets jaunes bretons a réuni une quarantaine de personnes, ce samedi, à Pont-l’Abbé.
Quatre ans après la naissance du mouvement, une quarantaine de gilets jaunes bretons se sont rassemblés, ce samedi, à Pont-l’Abbé (29). Avec la volonté de relancer la mobilisation dans le contexte d’inflation.

« Il y a quatre ans, le gazole était à 1,40 €. On est à 2 €. Tout augmente et la situation s’aggrave. » David, gilet jaune morlaisien, a répondu, ce samedi, à l’invitation du collectif du Pays bigouden. Dans le contexte d’inflation record, le rassemblement régional a réuni une quarantaine de militants, près du giratoire de Kermaria, à l’entrée de Pont-l’Abbé.

Malgré la musique, les gilets jaunes n’ont pas le cœur à la fête. Jean-Alain, venu de Trégourez (29) au volant de son fourgon a fait son calcul : « Je faisais le plein avec 100 €, maintenant il me faut 160 € ». Quatre ans après la naissance du mouvement des gilets jaunes, le prix du carburant, comme celui de la facture de chauffage, reste au cœur des préoccupations des manifestants, rassemblés sur le parking qui jouxte le giratoire.

« Ça ne s’est jamais vraiment éteint »

Malgré la flambée des prix, la mobilisation se résume au noyau des militants qui n’ont pas tombé le gilet jaune pendant ces quatre années. Ils n’ont, pour certains, pas cessé de se rassembler, en petits comités, aux quatre coins de la Bretagne.

« Ça ne s’est jamais vraiment éteint », confirme Kriglo. Un bonnet en forme de bélier sur la tête, l’homme se présente comme un artiste engagé : « Je préfère être un bélier qu’un mouton », lance-t-il, saluant les encouragements des automobilistes par des coups de corne de chasse.

La faible mobilisation du jour, Kristian l’explique par ce qu’il dénonce comme une stigmatisation du mouvement : « On nous a diabolisés. »

Sur fond d’inflation

L’anniversaire n’est que le prétexte d’une remise en lumière du mouvement. « Une forme de redémarrage », pour Mehdi Dallali. Membre du collectif bigouden, il défend toujours le principe du référendum d’initiative citoyenne, « parce qu’on ne peut pas donner un chèque en blanc pendant cinq ou six ans à des élus. »

Et pour cause, l’écart qui se creuse entre les Français les plus pauvres et les plus riches est insupportable pour les gilets jaunes. « L’inflation ne fait qu’exacerber les problèmes dont les profits records des entreprises du CAC 40 », poursuit Mehdi Dallali. La preuve, pour le militant bigouden, que les revendications des gilets jaunes n’ont pas été entendues.

Le Centre-Bretagne à suivre

« Lutter contre l’évasion fiscale, la répartition indécente des richesses et la flambée des prix », seront, dans ces conditions, les objectifs des gilets jaunes au cours des prochaines semaines. « On va manifester, distribuer des tracts… Il va falloir se faire entendre, même si ça prendra le temps que ça prendra », résume Mehdi Dallali, annonçant le projet d’un nouveau rassemblement. Un rendez-vous probablement organisé, cette fois, en Centre-Bretagne, « un endroit souvent oublié des services publics. » Le témoignage de la solidarité née du mouvement, dont les limites pourraient rapidement être atteintes, estime Irène, une retraitée douarneniste. Les Français les plus pauvres pourraient être contraints, selon elle, à imiter les Britanniques en ne payant pas les factures d’énergie, dans les prochains mois. Dans ces conditions, les collectifs venus du Morbihan, des Côtes-d’Armor et du Finistère estiment, aujourd’hui, possible une reprise de la mobilisation.

Jean LE BORGNE

source: https://www.letelegramme.fr/finistere/pont-labbe/une-quarantaine-de-gilets-jaunes-bretons-rassembles-a-pont-l-abbe-19-11-2022-13223580.php

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