Les pêcheurs crient leur colère à Saint-Brieuc et Saint-Quay-Portrieux (LT 29/03/2023 11H18)

Ce mercredi matin 29 mars, environ 200 pêcheurs en colère venus des Côtes-d’Armor et du Finistère ont allumé un feu devant la préfecture des Côtes-d’Armor, à Saint-Brieuc. (Le Télégramme/Laurent Marc)

Ce mercredi 29 mars, environ 200 pêcheurs venus des Côtes-d’Armor et du Finistère se sont rassemblés devant la préfecture de Saint-Brieuc pour exprimer leur colère. Une délégation a été reçue par le préfet des Côtes-d’Armor, puis par l’administrateur des Affaires maritimes, dans l’après-midi, à Saint-Quay-Portrieux.

Une manif chasse l’autre. Au lendemain de la mobilisation contre la réforme des retraites, ce sont environ 200 pêcheurs venus des Côtes-d’Armor et du Finistère qui sont rassemblés ce mercredi 29 mars, en fin de matinée, devant la préfecture des Côtes-d’Armor, à Saint-Brieuc. Ils étaient au port du Légué plus tôt le matin. Place Général-de-Gaulle, ils ont allumé un feu pour dire leur colère alors que la filière pêche est en grande souffrance.

« Nous ne pouvons plus travailler »

Roland, un Brestois de 46 ans, est patron d’un bateau de 12 m. « Nous sommes trois marins et aujourd’hui nous ne pouvons plus travailler ». Depuis lundi, l’équipage est à quai. « Nous dénonçons toutes les mesures mises en place pour diminuer les zones de pêches, alors, que dans le même temps, on autorise l’installation d’éoliennes. Nous nous élevons également contre les contraintes administratives que l’on nous impose ».

La Commission européenne dans le viseur

Le patron pêcheur liste ce qui alimente le ras-le-bol de la filière. « Dans le golfe de Gascogne, ils veulent fermer des zones de pêche pour protéger les dauphins ». Derrière ce « ils », lui et ses collègues pointent Bruxelles. Et d’enchaîner : « On nous interdit le chalutage et le dragage dans la zone des 12 milles. Du coup, les plus petits bateaux vont devoir aller pêcher plus loin. En conséquence de quoi, nous, qui occupons essentiellement la zone des 20 milles, nous allons devoir, à notre tour, pêcher au-delà. Au final, ça coûte plus cher en gasoil pour tout le monde ».

Un sentiment partagé par ce patron pêcheur venu de Roscoff (29), lui aussi très remonté contre cette décision de la Commission européenne d’interdire la pêche de fond dans les Natura 2000 d’ici à 2024 et dans les aires marines protégées d’ici à 2030.

« On a été écoutés, on veut être entendus »

Des arguments exposés le matin au préfet des Côtes-d’Armor, puis à l’administrateur des Affaires maritimes, dans l’après-midi, à Saint-Quay-Portrieux.

Manifestement le message semble être passé, à en croire les propos de Grégory Métayer, président du Comité départemental des pêches des Côtes-d’Armor.

« L’administrateur nous a certifiés que nos doléances exprimées ce matin avaient déjà été transmises au ministère ». « On a été écoutés, mais on veut être entendus ! Nous voulons des traces écrites. Nous ne voulons pas d’interdiction de pêche sur les zones Natura 2000 et dans les aires marines protégées de l’UE ! »

« 15 000 € de perdus »

Une détermination qui les pousse à maintenir la pression. « Comme la marée est foutue, on ne va pas rester sur notre canapé. D’autres actions sont prévues, comme ce jeudi à Brest ». Roland a fait le calcul. « Comme on ne pêche pas en mortes-eaux, nous sommes obligés de rester à terre jusqu’au 15 avril. Ce sont environ 15 000 € de perdus ». En pleine saison de la lotte, le manque à gagner est dur à avaler. Mais pour tous ceux présents ce mercredi à Saint-Brieuc, c’est certainement le prix à payer pour être entendu.

Les marins-pêcheurs ont redit leur détermination à l’administrateur des Affaires maritimes, ce mercredi 29 mars à Saint-Quay-Portrieux.
Les marins-pêcheurs ont redit leur détermination à l’administrateur des Affaires maritimes, ce mercredi 29 mars à Saint-Quay-Portrieux. (Photo Jacky Poulain)

Auteurs : Laurent Marc avec Jacky Poulain

Source : Les pêcheurs crient leur colère à Saint-Brieuc et Saint-Quay-Portrieux – Dauphins, chalutage de fond, quotas, gazole… pourquoi les pêcheurs sont en colère – Le Télégramme (letelegramme.fr)

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