Les pêcheurs malouins en grève pendant deux jours « par solidarité » avec la filière. ( LT.fr -30/03/23)

Les pêcheurs malouins expriment leur solidarité et leur opposition au projet qui vise à interdire le chalutage de fond dans les aires marines protégées.
Les pêcheurs malouins expriment leur solidarité et leur opposition au projet qui vise à interdire le chalutage de fond dans les aires marines protégées. (Le Télégramme/Meven Le Moign)

S’ils ne sont pas directement concernés par le projet qui vise à interdire le chalutage de fond dans les aires marines protégées, les pêcheurs de Saint-Malo ont d’autres griefs qui les amènent à participer aux deux journées de contestation « filière morte » en bloquant notamment l’écluse du Naye.

Avec quelque 250 pêcheurs malouins, « Saint-Malo est un petit port de pêche en Bretagne », relève Philippe Orveillon. Mais, pour le président du comité des pêches d’Ille-et-Vilaine, les professionnels de la filière ont tenu à participer aux deux journées nationales de contestation filière morte « par solidarité ». S’ils ne sont pas directement concernés par le projet qui vise à interdire le chalutage de fond dans les aires marines protégées, les pêcheurs de Saint-Malo sont tout de même « particulièrement mobilisés », comme en témoigne la vingtaine de bateaux accostés au quai Vauban. « Les premiers ont commencé à rentrer mercredi 29 mars et ils ne ressortiront pas avant samedi 1er avril », précise Philippe Orveillon.

Une partie des pêcheurs de Saint-Malo en grève se sont retrouvés, jeudi 30 mars, au niveau du quai Vauban.
Une partie des pêcheurs de Saint-Malo en grève se sont retrouvés, jeudi 30 mars, au niveau du quai Vauban. (Le Télégramme/Meven Le Moign)

Une accumulation de problèmes

La colère des pêcheurs malouins va au-delà du plan d’action pêche résiliente de la commission européenne qui impose la fin des arts traînants dans les aires marines protégées. « Spécifiquement dans notre port de Saint-Malo, relève le président du comité des pêches d’Ille-et-Vilaine, nous sommes inquiets face au flou imposé par le Brexit et des négociations qui ne sont pas finies, tout comme face aux futurs projets de parcs éoliens ». Le représentant des pêcheurs malouins met aussi en avant « le coût du carburant et la difficulté pour obtenir les aides annoncées » ou encore la demande de « plus de moyens et de personnels face aux nombreux dysfonctionnements des services déconcentrés de l’État ».

Une opération de tractage auprès des automobilistes a été réalisée afin d'informer sur "les nombreuses difficultés que rencontre la filière pêche".
Une opération de tractage auprès des automobilistes a été réalisée afin d’informer sur « les nombreuses difficultés que rencontre la filière pêche ». (Le Télégramme/Meven Le Moign)

Une « mauvaise image à casser »

La mobilisation des pêcheurs de Saint-Malo est aussi l’occasion pour ces derniers de faire passer un message : « Nous sommes respectueux de la mer ». « Certaines associations environnementales nous montrent du doigt, mais si la mer se porte mal, nous n’avons plus de travail », martèle Philippe Orveillon qui assure que « les professionnels de la filière sont proactifs dans la gestion des captures ». Si « aucun accident de capture de dauphin n’est à déplorer à Saint-Malo », selon le président du comité des pêches d’Ille-et-Vilaine, il tient aussi à rappeler que « les pêcheurs du golfe de Gascogne ne font pas exprès d’attraper des cétacés ».

Une aussière a été posée au niveau de l’écluse du Naye pour bloquer toute entrée et sortie du port pendant deux jours, sauf cas de force majeure et question de sécurité.
Une aussière a été posée au niveau de l’écluse du Naye pour bloquer toute entrée et sortie du port pendant deux jours, sauf cas de force majeure et question de sécurité. (Le Télégramme/Meven Le Moign)

Deux journées d’actions

Pour se faire entendre, les pêcheurs malouins en grève multiplient les actions. Jeudi 30 mars au matin, ils ont bloqué l’entrée et la sortie de l’écluse du Naye à l’aide d’une aussière. « Aucun bateau ne peut passer pendant deux jours, sauf cas de force majeure et question de sécurité », assure Philippe Orveillon. Une trentaine de pêcheurs ont également distribué des tracts au niveau des ronds-points de l’Île-Maurice et de la médiathèque. Enfin, ce vendredi 31 mars, une délégation doit être reçue en sous-préfecture de Saint-Malo en fin de matinée, afin de faire part de ses doléances.

Auteur : Meven Le Moign

Source : Les pêcheurs malouins en grève pendant deux jours « par solidarité » avec la filière – Manifestations 2023 des pêcheurs en direct – Le Télégramme (letelegramme.fr)

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