L’incompréhension d’une patiente : « L’hôpital de Noyal-Pontivy investit dans une nouvelle IRM et ferme les urgences ! » (LT.fr-24/10/23)

L’accès de nuit aux urgences de l’hôpital Kério, à Noyal-Pontivy, est régulé depuis avril. Ce dispositif, qui oblige des patients à se rendre dans les hôpitaux de Vannes, Lorient ou Saint-Brieuc, est prolongé jusqu’au 31 janvier 2024.

La régulation des urgences de nuit au centre hospitalier de Centre-Bretagne, à Noyal-Pontivy, prolongée jusqu’au 31 janvier 2024, a conduit des patients vers les hôpitaux de Lorient, Vannes ou Saint-Brieuc. Une habitante de Pluméliau-Bieuzy témoigne.

Les nuits se suivent et se ressemblent aux urgences du centre hospitalier de Centre-Bretagne, à Noyal-Pontivy, où l’accès au service est régulé, c’est-à-dire limité, sinon fermé. Le provisoire s’éternise depuis avril dernier. Faute de personnel médical suffisant pour assurer la prise en charge des patients, cette organisation a été prolongée jusqu’au 31 janvier 2024. Et la situation n’est pas près de s’améliorer, à la suite de la démission du chef de service, usé par cette pénurie. Il est donc recommandé de ne pas se rendre aux urgences à l’hôpital de Kério à partir de 18 h mais d’appeler le centre 15, qui déterminera le mode de prise en charge et orientera vers le lieu le mieux adapté au cas par cas. Ce dispositif peut conduire un patient du territoire de santé de Pontivy-Loudéac vers les centres hospitaliers de Saint-Brieuc, Vannes ou Lorient en fonction de son lieu de résidence.

Une ambulance privée est venue me chercher à mon domicile vers 2 h 45 et je suis arrivée à l’hôpital du Scorff vers 3 h 30“”Une ambulance privée est venue me chercher à mon domicile vers 2 h 45 et je suis arrivée à l’hôpital du Scorff vers 3 h 30

Hospitalisée à Lorient, deux heures après l’appel au 15

C’est le cas de Christine (1), une habitante de Pluméliau-Bieuzy, qui s’est retrouvée aux urgences de l’hôpital du Scorff en mai dernier. « Le 22 mai, j‘ai déclenché une allergie avec un œdème de Quincke (2) dans la nuit, vers 1 h 30. J’ai donc appelé le 15 et attendu plusieurs minutes avant d’avoir un opérateur qui m’a ensuite orientée vers le médecin régulateur. J’ai patienté une vingtaine de minutes au téléphone avant de pouvoir lui expliquer mon cas. Entre-temps, comme ce n’est pas ma première réaction de ce type, j’ai pu utiliser des solutions injectables d’adrénaline, que je conserve chez moi dans ces cas-là. Après injection, ma situation s’est améliorée. Mais le médecin a souhaité me placer sous surveillance », raconte-t-elle. « Comme les urgences de Kério n’accueillaient plus de patient après minuit cette nuit-là, il m’a demandé de choisir entre les hôpitaux de Vannes et de Lorient. J’ai opté pour Lorient. Une ambulance privée est venue me chercher à mon domicile vers 2 h 45 et je suis arrivée à l’hôpital du Scorff vers 3 h 30, où j’ai passé la fin de la nuit en observation dans une chambre. Mon mari est venu me rechercher le matin », témoigne Christine qui s’inquiète des conséquences d’un tel dispositif sur le territoire.

« Le silence de la députée »

« Il y a des risques dans la prise en charge des cas graves, avec cette distance. J’habite à quinze minutes de l’hôpital de Kério et 40 minutes des hôpitaux de Vannes et Lorient. Cet éloignement peut générer un stress supplémentaire chez certains patients. Et cela représente un coût supplémentaire pour le budget de la santé. Mon transport en ambulance à Lorient a été facturé plus de 200 €. Pour son déplacement, mon mari a été remboursé 13,80 €, uniquement pour le trajet retour, par la Sécurité sociale », confie l’habitante de Pluméliau-Bieuzy, guère rassurée par cette régulation. « Cette solution ne règle pas la question de la pénurie médicale et, à terme, elle risque de mettre sous tension l’activité des urgences des autres hôpitaux, déjà surchargée. Cette situation est d’autant plus regrettable que nous avons un outil neuf. C’est aberrant d’investir dans une nouvelle IRM et de devoir fermer le service des urgences. L’hôpital est essentiel pour le territoire. Mais on a l’impression que la politique de santé n’est plus une priorité. Le silence de la députée est significatif. S’intéresse-t-elle à l’avenir du centre hospitalier de Centre-Bretagne ? », déplore Christine.

(1) : Elle n’a pas souhaité révéler son nom.

Source: https://www.letelegramme.fr/morbihan/pontivy-56300/lincomprehension-dune-patiente-lhopital-de-noyal-pontivy-investit-dans-une-nouvelle-irm-et-ferme-les-urgences-6455202.php

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