« L’obstination de la direction de GRDF a mené au conflit »(LH.fr-29/11/22)

La grille de salaire des gaziers les maintient à des niveaux de rémunération très bas.

Énergie-Malgré des attaques contre leur mouvement de grève, les salariés du distributeur de gaz maintiennent la pression pour obtenir des hausses de salaires dignes.

Alors que les industries électriques et gazières profitent de la flambée des prix de l’énergie, GRDF est une des rares à ne pas concéder de revalorisations des revenus. Les signaux sont pourtant au vert pour augmenter les salaires des agents. Mais la direction s’obstine, dénonce la CGT.

Pourquoi maintenir la grève malgré la signature d’un accord salarial ?

Ce n’est pas la CGT qui pousse les salariés à se mettre en grève, les salariés eux-mêmes ont pris cette décision. L’accord salarial soumis à signatures et validé par trois syndicats n’était pas à la hauteur. Nous demandions une augmentation des revenus de 4,6 %, mais n’avons obtenu que 2,3 %. Notre revendication ne tombait pas au hasard : c’est l’augmentation observée dans d’autres entreprises du secteur électrique et gazier comme EDF ou Engie. Nous dénonçons une injustice.

Quel est le salaire d’un gazier, chez GRDF ?

Notre grille est obsolète depuis des dizaines d’années. Aujourd’hui, un gazier niveau bac est embauché à 5 % au-dessus du Smic. La seule chose qui permet de gagner plus – quand c’est possible –, c’est d’obtenir des primes, des indemnités supplémentaires, de prendre des astreintes. Mais tout ce salaire périphérique ne compte pas pour notre retraite.

L’entreprise a généré d’importants dividendes…

GRDF appartient à Engie. De toutes les filiales du groupe, elle est celle qui fait remonter le plus de dividendes, environ 518 millions d’euros pour l’année 2022. Si l’on soustrait à ce montant la somme que représenterait une augmentation de salaires de 4,6 %, il resterait tout de même 500 millions d’euros. Engie prend tout l’argent et ne redistribue rien aux salariés, malgré des résultats exceptionnels. C’est d’autant plus énervant que l’évolution du salaire moyen de base dans les industries gazière et électrique, depuis ces vingt dernières années, est laissée au bon vouloir des employeurs. Notre revendication est d’imposer aux employeurs l’indexation des salaires sur l’inflation.

De nombreux articles de presse laissent entendre que 1 500 foyers, en Île-de-France, seraient privés de chauffage du fait de la grève. Comment réagissez-vous ?

Les médias n’arrêtent pas de nous interroger sur ces 1 500 foyers, mais il ne s’agit pas de coupures. Ce sont des personnes qui viennent d’emménager et ne sont pas encore raccordées au gaz. Je reconnais que c’est une situation difficile, mais quand des sites sont en grève reconductible depuis trois semaines, avec 100 % de grévistes, forcément, certaines interventions sont reprogrammées. Depuis le mois de septembre, la CGT est claire sur sa revendication d’augmentation de 4,6 %. La direction savait très bien que son obstination mènerait au conflit. Les responsables sont ceux qui n’ont pas voulu écouter les salariés. On demande à la direction de faire marche arrière. En attendant, les grèves sont reconduites jour après jour sur les piquets.

Marie TOULGOAT

source: https://www.humanite.fr/social-eco/grdf/l-obstination-de-la-direction-de-grdf-mene-au-conflit-772736

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