Logement étudiant : « À Lorient, c’est l’hécatombe ! » (LT.fr-28/08/22-20h57)

Sameh Yassine, futur étudiant en physique à l’UBS de Lorient.
Sameh Yassine, Parisien de 21 ans, s’apprête à faire sa rentrée à la faculté des sciences, en septembre. Récit du parcours d’un combattant, pour obtenir un 10 m² à Lorient.

À 21 ans, Sameh Yassine est déjà complètement indépendant. « Je m’occupe de trouver mon logement, je paie le loyer et ma nourriture ». Une autonomie qui a un prix et, de préférence, un petit. Originaire de Paris, il a commencé sa licence de physique à l’Université Bretagne Sud (UBS) de Vannes, où il vivait seul dans un logement du Centre régional des œuvres universitaires et scolaires (Crous) de 9 m² : « C’était la dépression ». Dans quelques jours, il fera sa rentrée en deuxième année, à l’UBS de Lorient. Et pour ça, il lui fallait un logement. « J’ai commencé les recherches au mois de mai ». À ce moment-là, le jeune homme cherche un studio « agréable », ou une « coloc sympa ». Il se tourne vers le Crous de Lorient. Manque de chance, un bug informatique le déclare « non boursier », et son dossier est longuement retardé. Du 1er au 15 août, le Centre régional est en vacances. Sameh attend, et la rentrée approche. « Je comprends qu’ils aient besoin de vacances, mais c’est le pire moment pour être fermé, c’est stressant ». Quand le service rouvre, la décision est sans appel : plus de place !

Rien n’est facile pour quelqu’un dans ma situation : issu d’une famille monoparentale et autonome financièrement.

Pris d’assaut, prix exorbitants

Entre-temps, il continue d’éplucher les annonces sur internet. Sans grand résultat : « À Lorient, le logement, c’est l’hécatombe ! Les prix sont exorbitants et les logements pris d’assaut, sans savoir comment ils sont attribués ». Si tant est qu’un propriétaire accepte une visite, Sameh doit faire le déplacement depuis Paris. Tout ça pour voir son dossier refusé. Il utilise le système de garantie Visale, une caution gratuite proposée par Action Logement. « Elle prend du temps à être validée, ça rebute certains propriétaires ». Réalité amère : « Rien n’est facile pour quelqu’un dans ma situation : issu d’une famille monoparentale et autonome financièrement ».

Une chambre au foyer catholique

Heureusement, fin août, à quelques jours de la rentrée, c’est la délivrance ! Sameh tombe sur une pub du Foyer catholique de Lorient, les appelle et obtient une chambre. 10 m² pour 209 euros par mois. La cuisine et la salle de bains sont à partager. Ce n’est pas exactement ce qu’il voulait mais ça fera l’affaire. Ce qu’il retient de cette galère : « Il faut arrêter d’informatiser le traitement de la bourse et du logement. Ça devrait être du cas par cas ». La réponse du Crous de Lorient est décevante. Selon Élodie Maret, gestionnaire de la résidence : « C’est une politique nationale. Tout se passe sur l’interface dématérialisée ». Enfin, pour les jeunes dans sa situation, Sameh souhaiterait voir s’agrandir la cité universitaire. « Certains ont la chance d’avoir des parents qui payent un logement privé. Pour les autres, il faudrait de la place ».

Emma MERIAUX

source: https://www.letelegramme.fr/morbihan/lorient/logement-etudiant-a-lorient-c-est-l-hecatombe-28-08-2022-13165038.php

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *