La question de l’accès au logement des Bretons est au cœur des débats de la 31e Fête de l’Humanité Bretagne qui se déroule tout ce week-end des 22 et 23 octobre 2022 à Lanester (Morbihan). La conseillère régionale communiste Gladys Grelaud estime qu’il existe plusieurs leviers à actionner pour améliorer la situation.
La Fête de l’Humanité Bretagne a commencé samedi 22 octobre 2022 par une formation de ses élus sur le droit au logement. Une question cruciale en Bretagne pour la conseillère régionale Gladys Grelaud qui y participait.
Pourquoi les élus bretons doivent-ils reprendre en main la question du logement en Bretagne ?
Aujourd’hui, le logement, c’est le premier budget des ménages. Il augmente, et les Bretons ont de plus en plus de mal à se loger, que ce soit pour acheter, mais aussi pour louer. Élus, nous sommes régulièrement interpellés sur ces questions. Nous avons plusieurs leviers à actionner, notamment locaux comme le fait d’imposer un plus fort taux de logements sociaux dans les programmes immobiliers. 70 % des Français rentrent sous le plafond pour accéder à un logement social. Pour autant, la majorité des communes bretonnes a moins de 5 % de logement social. Le reste est soumis au marché et celui-ci explose, laissant un certain nombre de Bretonnes et Bretons sur le côté.
L’UDB proposait un statut de résident en Bretagne. C’est une piste ?
Ça nous paraît un peu décalé. La question n’est pas de savoir si on a un statut, la question est de savoir si tout le monde peut avoir accès à un logement social, à un logement public, à un logement tout court. Aujourd’hui, si les gens n’y ont pas accès, c’est surtout pour une raison financière. Ce sont les plus riches, bretons ou non, qui peuvent acheter ou louer, et les autres qui sont exclus. De notre point de vue, c’est plutôt une question économique qu’une question de Breton ou pas Breton.
La question du logement ne se joue peut-être pas qu’à l’échelle de la Bretagne ?
Oui, il y a aussi un rapport de force à avoir au niveau national en tant que Bretons pour demander l’augmentation du nombre de communes classées en zones tendues ou pour des amendements sur la lutte contre la spéculation immobilière qui sont portés un certain nombre de députés et notamment des communistes.
Le député Stéphane Peu porte un amendement pour élargir le droit de préemption des communes afin qu’elles puissent acheter en priorité des logements pour lutter contre la spéculation immobilière. Aujourd’hui, les collectivités n’ont pas la possibilité d’acheter en priorité alors que des grands groupes vont pouvoir acheter en entier à des prix exorbitants. Leur permettre d’acheter est un amendement qui serait pertinent et qui pourrait nous aider sur la côte en Bretagne et dans les grandes agglomérations.
Olivier CLERO