De nombreux étudiants rencontrent de grosses difficultés pour trouver un logement. À tel point que l’Université de Rennes appelle ses collaborateurs à l’aide pour éviter que des jeunes abandonnent leur formation.
Le constat est partagé par tous : jamais il n’a été aussi compliqué pour les étudiants de se loger à Rennes alors même que le sujet est sur la table à chaque rentrée depuis des années. La faute à la fois à l’augmentation continue du nombre d’inscrits dans l’enseignement supérieur sur la capitale bretonne et à une offre de logements dédiés aux jeunes qui ne suit pas. Pour ne citer qu’un exemple, le CROUS estime son besoin à 1 500 places en résidence sur Rennes et ne répond positivement qu’à 44 % des demandes.
Une situation « critique », « avec à la clé des étudiants qui se retrouvent parfois contraints d’abandonner leur formation, faute de conditions correctes pour étudier », s’alarme David Alis, le président de l’Université de Rennes, dans un mail interne envoyé le lundi 11 septembre. Et d’en appeler à l’aide des salariés : « Si vous disposez d’une chambre ou d’un logement vacant, si vous disposez d’amis ou de proches dans cette situation, c’est le moment de franchir le pas. »
Le logement des étudiants ne relève pas, en théorie, de la compétence des universités. « Mais on se mobilise et partout où on n’a pu anticiper, nous l’avons fait », explique David Alis ce mardi, lors de la conférence de presse de rentrée de l’établissement. L’Université de Rennes, née en janvier dernier après le rapprochement de Rennes 1 et de cinq établissements*, a mis en place plusieurs partenariats. Notamment avec la plateforme lovaciz.fr ou avec lamaisonenville.fr. « L’objectif est de passer à la vitesse supérieure. »
Une question de « volonté politique »
Le problème est loin d’être conjoncturel. Rien qu’à l’Université de Rennes, la hausse du nombre d’inscrits est, pour le moment, de plus de 5 % sur un an. Selon les projections, elle devrait être, pour la Bretagne, de 10 % d’ici à 2030. « Il faudrait engager la construction de 150 logements par an, ce qui est phénoménal, et on ne sait pas si on arrivera à maintenir cette cadence », reconnaissait le président du CROUS Bretagne, fin août. « C’est une question de finance : cela dépend de la volonté politique de faire du logement étudiant. »
Une manière d’en appeler à l’État, à laquelle David Alis fait écho : « La jeunesse est un investissement d’avenir et elle a besoin d’être accompagnée au mieux. » Il fait aussi référence à l’impact de la revalorisation du salaire des professeurs et du personnel sur le budget des universités françaises, que le gouvernement n’entend pas compenser en totalité. Sans compter l’inflation et le renchérissement du prix de l’énergie, qui ampute aussi les capacités financières de son établissement. De quoi constituer de sérieux obstacles aux différents projets de la toute jeune Université de Rennes.
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