Loi « immigration » : le gouvernement désigne les immigrés à la vindicte (IO.fr-17/11/23)

Le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, au Sénat, le 6 novembre, lors des débats sur la loi immigration

Dans l’exposé des motifs de leur projet de loi « immigration », Macron-Borne-Darmanin vont jusqu’à écrire que « la pression migratoire pèse sur les services publics ». Ignoble !

Par Marie-Paule LEMONNIER

Par l’élaboration et la discussion du projet de loi « Immigration, Intégration » qui s’attaque de plein fouet aux travailleurs immigrés, c’est en fait toute sa politique qui porte des coups terribles à la classe ouvrière.

Le projet de loi « Immigration, Intégration » actuellement discuté au Sénat et qui devrait être voté de façon solennelle le 14 novembre est d’une brutalité inouïe : quotas migratoires, suppression des droits tels que des allocations familiales et les APL, mesures d’expulsions favorisées, le tout pour « améliorer le dispositif d’éloignement des étrangers qui présente une menace grave pour l’ordre public » .

Dans l’exposé des motifs, déposé le 1er février par les ministres de l’Intérieur, de la Justice et celui du Travail on peut lire : « [La] pression migratoire est particulièrement marquée dans la région parisienne et dans quelques grandes métropoles, pesant sur les services publics, en particulier de l’hébergement et du logement. Il est donc nécessaire (…) de renforcer les exigences d’une intégration réussie par la langue, par le respect de nos valeurs et par le travail. »

Ainsi, pour le gouvernement, les immigrés seraient responsables de la dégradation des services publics. Qui peut croire cela ?

Le financement des logements sociaux détourné vers l’industrie militaire

Le gouvernement cite en exemple les problèmes liés à la pénurie de logements. Selon les organismes des HLM, alors que 2,42 millions de ménages attendent un logement social, il faudrait en construire 198 000 par an. 66 000 ont été livrés en 2023. Depuis 2017, la baisse des APL voulue par l’État a conduit à un manque à gagner de 1,5 milliard et la TVA sur les logements sociaux a doublé de 5.5 % à 10 %.

Au Congrès HLM début octobre, le ministre du Logement annonce que l’État se désengage du financement du logement social (IO 781). Le 27 octobre, Élisabeth Borne demandait aux préfets de limiter l’attribution de logements ou de places d’hébergement dans des quartiers « qui concentrent déjà le plus de difficultés » et le 7 novembre, en utilisant le 49.3 dans le cadre du vote de la loi du Budget 2024, Élisabeth Borne a acté le détournement de 200 milliards d’euros du livret A et du livret de développement durable (LDD) théoriquement prévu pour le financement des logements sociaux vers l’industrie militaire. Où est la responsabilité des travailleurs étrangers dans tout ça ?

Le gouvernement ne cesse de mettre en avant le travail comme facteur d’intégration alors que le taux de chômage reste préoccupant, touchant particulièrement les jeunes : 17 % de la population active des 15-24 ans, taux parmi les plus élevés d’Europe. Le 26 janvier 2023, le gouvernement publie un décret qui réduit de 25 % la durée d’indemnisation des demandeurs d’emploi. Le 10 octobre, le gouvernement a fait adopter à l’Assemblée nationale le projet de loi « pour le plein emploi ». Désormais, les titulaires du RSA devraient travailler au minimum quinze heures hebdomadaires. « Ces quinze heures ouvrent la porte à l’arbitraire et donc forcément à des abus » estime la Défenseure des droits Claire Hédon (Libération, 10 octobre).

Qui est responsable, sinon le gouvernement, de la précarité sans cesse grandissante de la population ?

Source: https://infos-ouvrieres.fr/2023/11/17/loi-immigration-le-gouvernement-designe-les-immigres-a-la-vindicte/

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