Loire-Atlantique. En campagne, on vit deux ans de moins qu’en ville (OF.fr-21/04/23)

Une importante étude a été menée en France sur l’état de la santé des habitants en milieu rural. Elle montre d’importantes disparités entre les communes de la campagne et les villes

C’est le constat accablant dressé par l’Association des maires ruraux de France, à l’issue d’une étude nationale. Cinq communes sont particulièrement touchées en Loire-Atlantique.

Une importante étude a été menée en France sur l’état de la santé des habitants en milieu rural. Elle montre d’importantes disparités entre les communes de la campagne et les villes. On vous explique.

C’est quoi cette étude ?

Intitulée « Étude sur la santé en milieu rural », elle a été menée par l’Association des maires ruraux de France (AMRF) et vient d’être publiée. Cette enquête est fondée sur deux données.

D’un côté, l’Indicateur comparatif de mortalité (ICM) qui compare le niveau de risque de décès dans une zone géographique par rapport au niveau national. Cette méthode a le mérite d’éliminer les effets de la structure par âge et par sexe. En clair, les données sont comparées à âges et sexes équivalents.

La seconde donnée est celle de la dotation médicale. Dans son étude, l’AMRF fait le parallèle, pour chaque bassin de vie, entre l’ICM et le nombre de médecins généralistes en activité.

Que dit-elle ?

Sur le plan national, l’étude révèle un constat alarmant : en milieu rural, on vit, en moyenne, deux ans de moins qu’en milieu urbain si on est un homme, un an de moins pour les femmes. « Et ce, alors qu’il y a trente ans, ruraux et urbains étaient égaux sur ce plan, rappelle Pierre-Marie Georges, chargé de mission à l’AMRF. En clair, depuis 1990, l’espérance de vie s’est améliorée deux fois plus vite en ville qu’à la campagne. »

L’antenne départementale de l’AMRF a fourni des données à l’échelle des trente bassins de vie de la Loire-Atlantique.

Guenrouet, Saint-Gildas-des-Bois, Séverac, Legé et Touvois sont les cinq communes où l’ICM dépasse la moyenne nationale. | SERVICE INFOGRAPHIE OF

Quelles sont les communes où l’on meurt le plus en Loire-Atlantique ?

Guenrouet, Saint-Gildas-des-Bois, Séverac, Legé et Touvois sont les cinq communes où l’ICM dépasse la moyenne nationale. À Legé et Touvois, par exemple, l’indice est de 155, bien supérieur à la moyenne nationale (100).

Y a-t-il forcément un lien entre la surmortalité et l’offre médicale ?

Non et c’est tout le problème de cette enquête. Car si on prend Legé, l’offre médicale est plutôt bien dotée, avec sept médecins généralistes pour 5 000 habitants. À l’inverse, le bassin de vie des Vallons de l’Erdre, près d’Ancenis, a une densité médicale extrêmement basse (0,12 pour une moyenne française de 0,83), mais a une mortalité légèrement inférieure à la moyenne nationale.

« Pour la commune de Legé, je pense que cette surmortalité est plutôt à chercher du côté socioprofessionnel, avec beaucoup de personnes ayant travaillé dans l’agriculture, le bâtiment ou l’industrie : des métiers très pénibles », avance le maire, Thierry Grassineau.

Que vaut alors cette étude ?

« La particularité de cette enquête est le fait de zoomer, pour la première fois, sur les bassins de vie, ce qui permet de montrer, dans chaque département, les disparités locales, affirme Pierre-Marie Georges. Mais ce n’est qu’une base de travail. On dresse un constat, qui est qu’en milieu rural, on vit moins longtemps. À partir de là, on émet des hypothèses en lien avec l’offre médicale, mais bien sûr que d’autres facteurs entrent en ligne de compte : les catégories socioprofessionnelles, les modes de vie, l’accès à la pratique sportive, etc. »

Pour le président départemental de l’AMRF, Roch Chéraud, les deux bassins de vie les plus concernés par la surmortalité en Loire-Atlantique ont pour point commun d’être éloignés des métropoles. « Or, c’est là que se concentrent les spécialistes médicaux. Quand on vit à Legé ou Touvois, aller à Nantes est, pour certains, impossible. Il faut trouver une place de stationnement ou acheter un billet de tram. Quand on ne connaît pas, c’est très compliqué. Alors certains renoncent. »

Kate STENT

Source: https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/nantes-44000/loire-atlantique-en-campagne-on-vit-deux-ans-de-moins-quen-ville-5470deea-df75-11ed-84ca-8427bd315c16

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