Madame 49.3 part, Monsieur SNU arrive (CA.net-9/01/24)

Le cauchemar continue au pays des managers autoritaires

Après avoir joué avec les médias et ses propres ministres comme le manager pervers et tyrannique qu’il est, Macron a rendu son verdict. Pour diriger son gouvernement en 2024, il vire Élisabeth Borne et place son poulain Gabriel Attal.


Le bilan de Borne à Matignon est l’un des plus inquiétants de la Cinquième République : 23 recours au 49.3 en un an et demi, un record absolu sur un laps de temps si court, pour imposer les pires reculs sociaux depuis la Libération, précariser encore les plus pauvres, détruire les retraites ou même imposer une loi raciste directement inspirée du programme de Jean-Marie Le Pen. Élisabeth Borne, c’est la fin du régime parlementaire, la poursuite des violences policières et le vote de crédits inouïs pour la police et son arsenal. Élisabeth Borne a volé des années de vies aux retraités, aux chômeurs et aux immigrés.

Cette polytechnicienne avait fait carrière dans le microcosme des hauts fonctionnaires, cette noblesse d’État consanguine et sans valeurs morales. Avant d’entrer en politique, elle avait fait un séjour dans le privé, puis été préfète de la région Poitou-Charentes et présidente de la RATP.

Au moment de l’élection de Macron, elle avait abandonné ses réseaux du PS pour entrer dans le gouvernement. Ministre des transports, elle avait organisé dès 2018 une réforme de la SNCF privatisant le réseau ferroviaire et détruisant le statut de cheminot, avec les conséquences que l’on connaît. Ministre du Travail, elle avait réalisé une première réforme scélérate de l’assurance chômage en baissant les allocations. Ministre de la «transition», elle a validé le report de 10 ans de la fin du nucléaire et ouvert la voie à une renucléarisation de la France. Durant la pandémie, elle avait organisé les suspensions de masse de soignants.

Première Ministre lors du repas de Noël 2022 à Matignon, Élisabeth Borne a enfilé un maillot de foot floqué des chiffres 49.3 pour amuser la galerie. Ces gens savent s’amuser de la souffrance qu’ils infligent à leur propre population.

Après plusieurs années de bons et loyaux services rendus au néolibéralisme autoritaire, elle est jetée comme une malpropre par son boss qui s’amuse avec ses vassaux. Après sa démission, Borne a estimé «plus que jamais nécessaire de poursuivre les réformes», animée par un fanatisme de la destruction. Elle a bien mérité une retraite dorée dans un comité d’entreprise ou comme lobbyiste dans une institution quelconque. Seul regret concernant son départ : nos tontons de la CGT ne pourront plus faire de blagues avec “Borne out”.


À sa place, Gabriel Attal de Couriss de son nom complet, rejeton d’une lignée aristocratique, les de Couriss, sa maman étant productrice de films d’entreprises et son papa avocat et producteur de cinéma.

Premier Ministre de la France à 34 ans, Gabriel Attal a réussi l’exploite de ne jamais travailler de sa vie. Il n’a jamais mis non plus un pied à l’école publique, ça ne l’a pourtant pas empêché d’être brièvement ministre de l’Éducation Nationale. Élève dans un établissement privé parisien, l’école Alsacienne, il fait un tour à Science Po avant d’entrer en politique. Millionnaire depuis l’âge de 25 ans, il est l’incarnation même de la richesse et de la domination sans aucun mérite. Au printemps 2023, il dit à propos des manifestants contre la réforme des retraites : «ce ne sont pas les Français qui travaillent». Une vraie tête à claques.

Pistonné par son compagnon Stéphane Séjourné, macroniste hardcore, proche conseiller du président, il avait été propulsé Ministre de l’Éducation en 2023. Son projet était simple : privatisation, militarisation, islamophobie. Il déclare régulièrement que l’école doit apprendre l’obéissance et «l’autorité» aux enfants. Il se dit «favorable» à une expérimentation du port de l’uniforme à l’école. Il est aussi le promoteur du Service National Universel, qui vise à envoyer des adolescent dans des stages militaires où l’on pratique le bourrage de crâne, les défilés au pas cadencé et le lever de drapeau. À la rentrée, il a mis en scène une immonde traque aux robes longues de lycéennes alors que des milliers de postes de professeurs étaient vacants.

En août 2022, un collaborateur gouvernemental déclare dans la presse : «à l’école du vice, Gabriel devait être major de promo».

Cette nomination est le triomphe de la France des startupeurs et des managers sans talent ni humanité. Une hybridation entre le néolibéralisme le plus décomplexé, qui met l’argent au dessus de tout, et le néofascisme le plus grossier.

Source;https://contre-attaque.net/2024/01/09/madame-49-3-part-monsieur-snu-arrive/

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