Quelque 10 000 personnes ont manifesté, ce mardi 7 mars 2023, à Vannes (Morbihan), contre le projet de réforme des retraites. Pour cette sixième journée de mobilisation, des barrages filtrants ont été mis en place sur plusieurs ronds-points.
7 400 manifestants selon la police. Un peu plus du double selon la CGT. Près de 10 000, selon nos comptages. Au-delà des chiffres de la participation, la manifestation de ce mardi 7 mars 2023 contre le projet de réforme des retraites, à Vannes (Morbihan), a indéniablement marqué un tournant.
« On est dans une phase qui se durcit, observe Françoise Guiot, infirmière de 52 ans, syndiquée CGT. On espère que ça va grandir, comme en 1995, et que ça aura les mêmes conséquences : le retrait du projet de loi. »
Sans débordement et toujours bon enfant, le cortège a, cette fois, emprunté un nouvel itinéraire. Rassemblés place de la Libération, les opposants à la réforme se sont notamment dirigés sur l’avenue du président Roosevelt, l’avenue de la Marne, le boulevard Monsabert avant de rejoindre le port.
Au giratoire Pompidou, sous le pont de la RN165, un cordon de policiers était présent pour empêcher que des manifestants puissent rejoindre la rocade. Objectif : « Éviter tout débordement et écarter tout risque d’accident. »
Après une dislocation, peu après 13 h, et un rapide pique-nique syndical, le mouvement s’est poursuivi en périphérie. Une centaine de personnes ont rejoint les différents giratoires d’accès à la ville (Luscanen, Pompidou, Le Prat et Leroy Merlin) pour bloquer ou ralentir la circulation.
« On crée un peu la pagaille en espérant que ce soit observable de plus haut pour que ça ait un impact », explique Julien Couëdel, 37 ans, salarié dans la construction métallique.
Toujours bien encadrés par les policiers ou les gendarmes, pour éviter que l’action ne dégénère, les manifestants ont ralenti la circulation échangeant avec les automobilistes et distribuant des tracts. « Dans huit à neuf voitures sur dix, les gens sont d’accord avec nous et comprennent, même s’ils doivent attendre un peu », relève Yannick, 58 ans, employé en blanchisserie, brandissant un vaste drapeau aux couleurs de son syndicat.
D’autres manifestations sont prévues, dès ce mercredi 8 mars, avec une mise à l’honneur des femmes, et dans les semaines à venir. « On aimerait bien que ça se termine demain, mais malheureusement ça va continuer. »
Déterminés, les syndicats l’assurent : « On ne lâchera pas jusqu’au retrait de la réforme. »
« Le bras de fer va commencer », prévient Manuel Caramante, secrétaire général de l’union locale CGT de Vannes.
Les manifestants y sont, semble-t-il, favorables, à l’instar de Stéphanie, 44 ans. Cette professeure des écoles manifestait, ce mercredi, sur son temps de travail, pour la première fois : « Si on ne fait rien, rien ne sera fait. »
Nicolas EMERIAU et Margot LE FUR.
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