Maritimité française en panne sèche. ( LT.fr – 28/06/22 – 17h13 )

Maritimité française en panne sèche

Notre éditorialiste Stéphane Jézéquel livre son point de vue sur les différents colloques de stature internationale sur les océans lors desquels la France tenait l’un des premiers rôles. La France qui annule ses prochaines missions hauturières et côtières par manque de budget…

Alors que l’Ifremer, navire amiral de la recherche océanographique française annule ses prochaines missions hauturières et côtières par manque de budget, sur fond de flambée du cours du pétrole, la France continue de bomber le torse en se présentant en nation incontournable des océans. Le One Ocean Summit à Brest, vous vous souvenez ? Cette grande messe à Brest où l’on affichait les ambitions et les exigences à la française, deuxième plus grande nation maritime mondiale ! Et le Grenelle de la mer, toujours à Brest en 2009, qui portait les océans au-dessus de tout. Quelques années plus tard, l’océanographie française est en panne sèche. Par manque de budget, il n’y a plus de sous pour remplir le réservoir de ses navires de recherche. Nos chercheurs les plus pointus, ceux à qui on a répété qu’ils détenaient entre leurs mains et leurs éprouvettes la clé de bien des problèmes, que la solution se trouvait au cœur de nos océans peuvent aller bronzer à la plage remplie de plastique. Il n’y a plus d’argent pour mener à bien les grands projets exposés sous les paillettes de colloques cartons-pâtes. Vaines justifications pour se donner bonne conscience et un statut que la France rêve d’avoir. Demandez aux Chinois s’ils stoppent actuellement leur course effrénée dans la connaissance et l’exploitation des océans ! À une époque, en France, on disait qu’on n’avait pas de pétrole mais des idées. En 2022, on n’a même plus d’idées pour relancer les missions océanographiques. Vivement le prochain colloque qui nous vendra monts et merveilles. Cette semaine, à la conférence des Nations unies qui se fixe l’objectif de sauver les océans à Lisbonne, ou le 6 juillet prochain à Océanopolis de Brest pour le premier colloque de la décennie pour les sciences océaniques, la France sera encore aux premières loges. Et sans doute pas à sec de beaux discours.

Source : Maritimité française en panne sèche – Brest – Le Télégramme (letelegramme.fr)

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