Le conseil de surveillance de l’hôpital de Guingamp a été interrompu par les militants. (Le Télégramme/Hélène Duros)
Face à la suspension des accouchements à la maternité de Guingamp, les syndicats ont mené une action coup de poing, ce vendredi 21 avril. Lors du Conseil de surveillance, une trentaine de personnes ont interpellé élus locaux, cadres de l’hôpital et agents de l’ARS. Reportage.
« Il y a de la tristesse, de la colère, de l’angoisse… Et ça s’entend », tente d’apaiser Pierre Salliou, maire de Pabu. Ce vendredi 21 avril, il est le premier membre du Conseil de surveillance de l’hôpital de Guingamp à prendre la parole après qu’une trentaine de militants ont investi la salle de réunion. Cette action, organisée par la CGT, SUD et Acteurs santé CFE-CGC, répondait à la récente annonce de suspendre les accouchements à la maternité de Guingamp à partir du 26 avril.?
« Moi j’y crois »
Durant plus d’une heure, les syndicats ont interpellé élus locaux, cadres de l’hôpital et agents de l’ARS Bretagne. « Nous exigeons des moyens suffisants et adaptés à la continuité de l’activité, indispensable à la population. Nous exigeons que les rapports de la Ville et Rossetti soient enterrés ! », clame Joseph Le Goas, secrétaire général de la CGT de l’hôpital de Guingamp.
« Il y a quand même un motif d’espoir. Moi j’y crois », maintient de maire de Pabu. Il fait allusion à sa rencontre à Saint-Brieuc, vendredi 14 avril, avec Elise Noguéra, directrice de l’ARS Bretagne et Dominique Faure, ministre déléguée chargée des collectivités territoriales et de la ruralité. Lors de cette réunion, à laquelle il a participé, accompagné de cinq autres élus du territoire et la sénatrice Annie Le Houerou, « la ministre a assuré qu’elle mettait tout en œuvre pour que la suspension des accouchements ne soit que provisoire. »
« On nous raconte des bobards »
« Les belles paroles, c’est bien, mais le personnel attend des choses actées », lui rétorque Marie-Charlotte Toulouzan, membre de la CGT. « Vous avez identifié les leviers, actionnez-les ou venez souffrir à notre place. »
« On nous mène en bateau, on nous raconte des bobards. Vous nous aviez promis que les femmes pourraient accoucher à Guingamp durant les mois de mai et juin », lâche Joseph Le Goas, en s’adressant directement à Malik Lahoucine, directeur général adjoint de l’ARS Bretagne. « Jamais je ne me suis engagé à assurer la continuité des accouchements. J’ai souligné, en toute transparence, les difficultés rencontrées par le service de maternité », lui répond ce dernier. Et d’ajouter : « Le 12 avril, nous avons dû prendre une décision douloureuse au regard de différents éléments mettant en cause la sécurité des accouchements. »
« On a organisé la faiblesse de l’équipe de maternité »
« L’hôpital public se meurt. Je suis convaincue que cette évolution vers la fermeture de la maternité de Guingamp est un choix politique, financier… », affirme Annie Le Houerou, également membre du conseil de surveillance. « Je pense qu’on a organisé la faiblesse de l’équipe de la maternité de Guingamp aujourd’hui. »
« Il en va de la sauvegarde du territoire de Guingamp », lance Denis Le Buhan, secrétaire de l’Union syndicale CGT de la Santé action sociale 22.
Auteur : Hélène Duros