Maxi factures mais mini budgets : à Quimper, les centres sociaux du Finistère font les frais de l’inflation (LT.fr-20/02/24)

Confrontés à des difficultés financières liées à l’inflation, les employés des centres sociaux du Finistère manifestaient ce mardi

Touchés de plein fouet par l’augmentation du coût de la vie, les centres sociaux du Finistère peinent à assurer leur mission auprès des habitants. Un état de fait fort dommageable à l’heure où, paradoxalement, ces derniers n’ont jamais été aussi sollicités.

Par Laura AYAD

« Que ça ferme ? C’est impossible. » À Quimper, ce mardi 20 février, il y a des choses qu’Elisabeth, venue de Concarneau, ne conçoit pas. La fermeture de La Balise, centre socio-culturel, est de celles-là. La Concarnoise, adhérente de la structure depuis plusieurs années, s’y rend deux à trois fois par semaine. Pour emprunter des livres, lire les journaux, jardiner, se cultiver. Et même, tout simplement, pour papoter.

« Les centres sociaux comme La Balise, ce sont avant tout des rencontres qui nous nourrissent, assure la retraitée. Ce sont des lieux d’échange et de partage, qui créent du lien social autour d’activités à petits prix… Que ça ferme, je ne peux pas l’imaginer. »

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Plus de charges, moins de subventions

Las. À l’heure de l’inflation et de la crise énergétique, les centres sociaux du Finistère font grise mine. Ce mardi, des dizaines d’animateurs, usagers et bénévoles des Maisons pour tous, Ulamir et autres Maisons de quartier du territoire étaient réunis place Saint-Corentin, à Quimper, pour tirer la sonnette d’alarme. Et dire leur inquiétude pour l’avenir : « Aujourd’hui, clairement, on manque de moyens, assène Emma, animatrice à la Maison de quartier du Moulin-Vert. Comme les autres, l’inflation nous touche de plein fouet. Notre budget électricité, par exemple, a triplé. Mais dans le même temps, les subventions stagnent voire, parfois, disparaissent… Dans ce contexte, c’est difficile d’accompagner les habitants dans leurs projets. »

On n’a jamais eu autant besoin de nous et pourtant on ne nous a jamais donné si peu.

« On passe notre vie à chercher des financements »

Ce constat, l’ensemble des salariés des centres sociaux du Finistère le partagent. Si les difficultés ne sont pas nouvelles, tous expliquent que la hausse des prix a aggravé les problématiques préexistantes les forçant à se mobiliser, alors même qu’ils ne l’avaient pas fait depuis 40 ans. « On traverse une période pas facile du tout, résume Olivia, directrice de La Balise. C’est difficile de jongler avec des subventions qui baissent et des charges qui augmentent. Aujourd’hui, nous, les directeurs, on passe notre vie à chercher des financements plutôt qu’à notre métier. À côté de ça, on est très sollicités par les habitants, les institutions, les partenaires… En fait, on n’a jamais eu autant besoin de nous et pourtant on ne nous a jamais donné si peu. » Délégué du Finistère pour la fédération des centres sociaux, Ronan Perot compte sur un sursaut des partenaires : « La Cnaf, la Cnav, la MSA, les collectivités, les départements… Nous appelons toutes ces structures à participer à un rendez-vous organisé le 7 mars au Cese de la fédération, à Paris, pour réfléchir à un nouveau modèle économique des centres sociaux. Sans ça, le mode de fonctionnement risque encore de se dégrader… Il faut trouver une solution tous ensemble. »

Source: https://www.letelegramme.fr/finistere/quimper-29000/maxi-factures-mais-mini-budgets-a-quimper-les-centres-sociaux-du-finistere-font-les-frais-de-linflation-6530258.php

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