Médico-social. Face à une « tension extrême », 150 salariés de l’Association Kervihan débrayent (OF.fr-18/09/23)

Les salariés ont débrayé devant le siège de l’association de Kervihan à Bréhan. | FO KERVIHAN

Par Aurélie DUPUY

À Bréhan et Caudan (Morbihan), environ 150 des 400 salariés des établissements de l’Association Kervihan, qui encadrent des enfants et des adultes en situation de handicap et des personnes âgées, ont débrayé lundi 18 septembre 2023. Ils demandent à l’État, l’ARS et au conseil départemental d’entendre les cris des personnels face au manque de moyens en personnel.

Ils tirent la sonnette d’alarme. Entre 100 et 150 salariés de l’Association Kervihan, qui encadrent des enfants et des adultes en situation de handicap ainsi que des personnes âgées en Ehpad (Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes), ont débrayé lundi 18 septembre 2023 pour faire entendre leur désarroi face à un manque criant de personnel.

« On serre la vis au niveau du personnel »

Les salariés se sont réunis durant la pause déjeuner à Bréhan (Morbihan), devant le siège social de l’association, et à Caudan, deux communes où sont implantées plusieurs des sept établissements de la structure aussi installée à Quistinic, Crédin et Pontivy. Les salariés demandent plus de moyens humains. Avec les conditions actuelles, il a fallu encore serrer la vis. Et comme le personnel représente environ 70 % du budget, on serre la vis au niveau du personnel. Nous sommes acculés » , dépeint Catherine Le Pottier, éducatrice spécialisée et déléguée syndicale CGT.

Au sein de l’association, 400 personnes encadrent environ 250 résidents. Notre budget est resté identique mais nous avons des coûts supplémentaires. Il faut donc faire des économies… et on les fait sur le personnel. Pour ceux qui restent, la charge de travail et la charge mentale explosent. Et alors qu’on a du mal à recruter, ces deux derniers mois, il y a eu dix démissions » , ajoute Emmanuelle Le Boulanger, ergothérapeute et déléguée syndicale FO.

« Quand il y a un arrêt, c’est la panique »

Alors que les salariés considèrent qu’ils ont un « bel outil de travail » , avec la Fondation Georges-Pompidou qui aide financièrement en ce qui concerne le bâti, c’est bien le manque de moyens humains qui est problématique, confirme la direction.  Nous n’avons pas moins d’argent qu’avant. Mais on ne prend pas en compte l’évolution des charges. C’était déjà tendu, mais avec l’inflation, le Ségur qui ne s’applique pas partout, on arrive à une baisse de remplacements des personnes qui sont en vacances », confirme Emmanuel Martineau, directeur général.

« On passera derrière l’hôpital »

 Si nos financeurs, l’ARS et le Conseil départemental, ont fait des efforts, notamment cet été avec presque 100 000 € pour des CDD, on demande quelques moyens supplémentaires pour plus de sécurité, souligne le directeur qui précise : Le week-end, pour la partie adultes, il y a trois personnels pour s’occuper de quinze personnes lourdement handicapées, c’est limite. Alors quand il y a un arrêt, c’est la panique. 

Pour autant, Emmanuel Martineau pense que le secteur médico-social  passera après l’hôpital. Mais quand on voit des urgences qui ferment, bien sûr que ça nous embête aussi. Je pense qu’on est pour quelques années dans un système de tension extrême ».

Source: https://www.ouest-france.fr/sante/medico-social-face-a-une-tension-extreme-150-salaries-de-lassociation-kervihan-debrayent-bc863a04-563d-11ee-8f6c-0944d4762ec9

URL de l’article: https://lherminerouge.fr/medico-social-face-a-une-tension-extreme-150-salaries-de-lassociation-kervihan-debrayent-of-fr-18-09-23/

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *