Menacée d’expulsion, une famille arménienne espère toujours un nouveau permis de séjour à Brest. ( LT.fr – 04/07/22 – 19h18 )

Raphaël, 21 mois ; Naïra, 40 ans ; Milena, 12 ans et Houhannes Harutyunyan, 21 ans, sont dans l’attente d’une régularisation. Avec eux, les membres de Tanik’Breizh, un collectif « Cent pour un toit »
Raphaël, 21 mois ; Naïra, 40 ans ; Milena, 12 ans et Houhannes Harutyunyan, 21 ans, sont dans l’attente d’une régularisation. Avec eux, les membres de Tanik’Breizh, un collectif « Cent pour un toit » qui leur vient en aide depuis un an et demi environ.

Un moment de partage a réuni, ce dimanche après-midi au Guelmeur, une famille arménienne menacée d’expulsion, et le collectif brestois qui le soutient, dans l’attente d’une éventuelle régularisation.

« Je suis très touchée par votre aide. Cela me donne beaucoup de courage. Je vais continuer à travailler, j’espère avoir de bonnes nouvelles. Et après, je vous laisserai tranquilles ! » Ce dernier mot de Naïra Harutyunyan a eu le don de faire rire l’assistance, ce dimanche 3 juillet 2022 après-midi, à la Maison pour tous du Guelmeur, à Brest, autour de gâteaux, dont un d’anniversaire pour Jeanne, qui l’emploie comme aide à domicile. « Enfin, j’accompagnerai ensuite l’association », a-t-elle ajouté.

Une trentaine de personnes était là, autour de cette famille arménienne arrivée en France en 2014 et qui se trouve en fin de droits depuis 2018, dans l’attente d’un rendez-vous en préfecture pour faire une nouvelle demande de régularisation. Très vite, plusieurs dizaines de personnes ont rejoint le collectif « Cent pour un toit » (qui dépend de l’association Digemer Brest) créé pour l’occasion, Tanik’Breizh, « tanik » signifiant « toit », en arménien. Des donateurs réguliers pour l’aider à financer les quelque 700 € dont elle a besoin pour se loger, l’électricité, l’eau… Les associations d’aide alimentaire contribuant aussi, tandis que Naïra a pu travailler grâce aux chèques emploi services universels, et contribuer ainsi aux dépenses.

« Cette famille est particulièrement attachante »

« Cette famille est particulièrement attachante », confie Annie, qui la suit depuis huit ans. « Je me suis toujours occupée des autres, alors on m’a appelée, à cette époque. Ils ne se sont jamais démoralisés ». Des enseignants et élèves du collège de l’Harteloire ont été émus, l’an dernier, par la situation de Milena, 12 ans, qui va entrer en quatrième à la rentrée prochaine. Ils s’étaient mobilisés pour qu’elle puisse continuer à vivre, apprendre et soigner un problème de santé à Brest. Son grand frère Houhannes, 21 ans, a trouvé un emploi mais il ne peut l’exercer pour l’instant, faute de titre de séjour. Le mari a été expulsé, depuis. Sa maman vit avec le reste de la famille, ici.

Digemer Brest aide 250 personnes

Parmi les personnes présentes, le député Jean-Charles Larsonneur, qui les suit depuis longtemps. « Il y a, pour cette famille, un sujet médical avec Milena, le fait qu’ils ne puissent bénéficier de la couverture maladie universelle et on y travaille. Il y a globalement la question de l’accueil des migrants. Il faut faire preuve de bon sens, d’humanité, quand les gens sont intégrés. Trouver de la souplesse dans les métiers en tension : on n’est plus à l’époque des 15 % de chômage… J’ai proposé vendredi 1er juillet 2022 au préfet du Finistère, une charte d’éthique et de déontologie pour les employeurs, pour que ce soit plus clair et aider ceux qui ne font pas d’abus à continuer ».

En ce moment, Digemer aide à Brest 58 familles, 20 personnes isolées, soit 149 adultes et 105 enfants. Des personnes déboutées des dispositifs de droit commun, notamment des Arméniens, des Albanais, des Géorgiens. L’association lance un nouvel appel à volontaires.

Contact

Site internet : digemer.fr/contact

Source : Menacée d’expulsion, une famille arménienne espère toujours un nouveau permis de séjour à Brest – Brest – Le Télégramme (letelegramme.fr)

Auteur : David Cormier

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