
Par Alexis POYARD.
Extrême droite. Le besoin pour une large mobilisation antiraciste et antifasciste le 22 mars se fait de plus en plus pressant. Ce dimanche, des images d’une rare violence ont été diffusées sur les réseaux sociaux. On y voit des hommes en noir plaquer au sol, frapper et agresser des fêtards au gaz lacrymogène dans les rues de Rennes, samedi soir. Tous sont masqués… ou presque ! Leur chef est reconnaissable sur les images diffusées.
Il est connu sous le pseudonyme de Le Jarl (au Moyen Âge, un « jarl » était l’équivalent d’un seigneur scandinave), très implanté dans le monde de la nuit. Lui-même se présente comme simple « Directeur d’un établissement de nuit ». Dans les faits, Le Jarl est aussi connu pour son engagement à l’extrême droite, en témoigne les nombreux articles et entretiens à son sujet dans le média d’extrême droite breton Breizh.info. De fait, c’est bien au déchaînement d’une violence d’extrême droite qu’il s’agit. Trop occupé à chercher la guerre avec l’Algérie par des surenchères et des menaces, Bruno Retailleau n’a toujours pas réagi. Un silence complice. Notre brève.
Une fête gâchée par l’extrême droite
Le syndicat étudiant Union Pirate a annoncé la couleur. Il s’agissait de faire une « free party » (« fête gratuite »), ou encore une « fête antifasciste » suite aux mobilisations du 8 mars, dans un cinéma désaffecté. La fête se passe bien et réunit plus de 200 personnes, jusqu’à 2 heures du matin.
Là, les employés de la boîte 1988, co-dirigée par Le Jarl agressent les participants de la fête voisine. Les images sont limpides : gaz lacrymogène, plaquage au sol, coups de poings, menaces… L’exemple typique d’une descente d’extrême droite, la preuve : Le Jarl est clairement visible sur les vidéos prises.
Pour aller plus loin : Racisme et violences policières : les propositions de LFI pour une société de l’harmonie des être humains
« Ils n’avaient pas le droit d’être là », se défend l’intéressé. Le Jarl reconnaît donc avoir envoyé ses agents de sécurité privés (sa milice pourrait-on dire) agresser des passants en pleine rue… parce qu’ils occupaient un bâtiment abandonné ! C’est que ce patron de boîte de nuit aime à se donner une image de « justicier », quitte à faire le travail de la police.
Cette appropriation du travail policier (en l’occurrence frapper des gens dans la rue) est d’ailleurs totalement assumé par Le Jarl sur radio Bolloré (Europe 1). Le Jarl c’est ça : un patron, un homme d’affaires, qui paye des miliciens pour aller frapper des fêtards sous prétexte de leur orientation politique (car c’est bien ça le problème de fond). Ce même patron qui a fièrement posé avec le très autoritaire et réactionnaire ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau (dont il a pourtant un bref moment piqué le travail hier soir).
Bizarrement, on a moins entendu Le Jarl protester contre les violences de l’extrême droite, de plus en plus fréquentes en Bretagne. On peut le comprendre : il ne voudrait pas perdre une partie de sa clientèle… ou de ses employés.
Cette attaque de milices fascistes s’ajoute à toutes les précédentes qui se multiplient d’un bout à l’autre du pays. La riposte antifasciste du 22 mars se fait de plus en plus pressante. Plus de 300 organisations, dont LFI, appellent à manifester partout en France.
°°°
Source: https://linsoumission.fr/2025/03/10/extreme-droite-jarl-retailleau/
URL de cet article: https://lherminerouge.fr/milice-dextreme-droite-a-rennes-presence-du-jarl-que-fait-retailleau-li-fr-10-03-25/