« Mon choix, mon droit, ma liberté » : à Brest, 350 manifestants pour défendre l’avortement. ( OF.fr – 02/07/22 – 17h39 )

Un cortège jeune et revendicatif s’est élancé dans le centre-ville de Brest ce 2 juillet 2022 pour défendre le droit à l’IVG. 

Alertés par la situation aux États-Unis, 350 personnes sont descendues dans la rue à Brest ce samedi 2 juillet 2022. Elles demandent l’inscription de l’IVG dans la Constitution pour défendre un acquis aussi fondamental que fragile.

Environ 350 personnes se sont réunies place de la Liberté à Brest, ce samedi 2 juillet 2022, pour défendre le droit à l’avortement. Une participation nettement plus forte que lors du précédent rassemblement, en mai 2022, où ils n’étaient qu’une cinquantaine. « On voit bien que quand les droits sont menacés, la mobilisation est là », observe Fabienne Bodin, du Planning familial de Brest.

En première ligne de ce cortège revendicatif et plutôt jeune, elle saluait ce samedi « une grosse et belle manifestation féministe » à l’échelle de la ville du Finistère. Et de rappeler ce chiffre dramatique : « Toutes les neuf minutes, une femme meurt dans le monde des suites d’un avortement clandestin. »

« Signaux d’inquiétude »

Pour nombre de manifestants, la révocation du droit à l’avortement par la Cour suprême aux États-Unis a été un choc. C’est ce qui les pousse à revendiquer l’inscription de l’IVG dans la Constitution française, conscients de devoir protéger un « droit fondamental » mais fragile.

Pour Mathilde, 21 ans, l’alerte est venue avant. « Depuis plusieurs années déjà, une vague verte se mobilise en Amérique du Sud pour l’avortement. La situation aux États-Unis interpelle car c’est une culture proche de la nôtre, mais les signaux d’inquiétude sont partout, y compris en France », estime-t-elle.

Inégalités dans l’accès aux soins

Venue manifester avec ses camarades de promotion de la fac de médecine de Brest, la jeune femme s’apprête d’ailleurs à faire ses stages en gynécologie. « Il y a un gros manque d’information sur l’avortement chez les jeunes. Beaucoup ne connaissent pas les délais, les démarches à entreprendre ou n’ont pas accès à la contraception », regrette-t-elle, voyant là « une importante inégalité entre les classes sociales ».

Cet écart d’accès aux soins se retrouve aussi d’un point de vue territorial, estime Fabienne Bodin. Avec le Planning familial, elle accompagne régulièrement des femmes souhaitant recourir à l’IVG. « C’est plus difficile en milieu rural qu’en ville. Et même à Brest, on voit bien que les délais s’allongent. Il faut parfois jusqu’à 20 jours pour obtenir un rendez-vous, ce qui peut être trop juste. »

Le CHU de Brest pointé du doigt

En France, le délai légal est récemment passé de 12 à 14 semaines, mais cet allongement ne serait pas encore effectif chez tous les professionnels de santé, a constaté l’association féministe. À Brest, chaque année, le Planning familial accompagne une dizaine de femmes contraintes d’avorter à l’étranger en raison d’un dépassement du délai légal.

Les militantes de l’association alertent aussi sur les pratiques du CHU de Brest. « Avorter n’y est possible que sous anesthésie générale. Nous demandons que l’hôpital public de Brest respecte la loi en proposant aux femmes le choix de la méthode pour avorter, par anesthésie générale et locale. »

Source : « Mon choix, mon droit, ma liberté » : à Brest, 350 manifestants pour défendre l’avortement (ouest-france.fr)

Auteur : Laura Daniel

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