Depuis le début de la mobilisation contre la réforme des retraites, les différents syndicats voient augmenter le nombre de leurs adhérents. Tour d’horizon à la veille de la manifestation de ce 1er-Mai 2023 dans le Morbihan.
Pour les syndicats, c’est, peut-être, le seul côté positif de la réforme des retraites. Depuis le début du mouvement de protestation, tous enregistrent une hausse sensible des demandes d’adhésions.
« Depuis le 1er janvier, on a reçu plus de 2 000 demandes d’adhésion en Bretagne », constate Anne-Laure Kervella, trésorière de l’union départementale CFDT du Morbihan. Dont 642 nouveaux adhérents dans le Morbihan, contre 384 à la même date l’an dernier. Pour la trésorière, l’attitude de Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, a pu « contribuer à cette hausse des adhésions. Les gens ont perçu que nous sommes un syndicat réformiste qui préfère discuter, tenace dans la concertation mais qui, à un moment donné dans la négociation, peut dire stop. »
Du côté de Force ouvrière aussi, cette augmentation est remarquée. « Il y a, d’ailleurs, plus d’adhésions en Bretagne que dans les autres régions françaises », relève Sandra Pizzolo, secrétaire générale adjointe de l’union départementale Force ouvrière du Morbihan.
Un effet « réforme des retraites » ?
« On assiste à une remontée des demandes d’adhésion assez forte », confirme également Annie Rio, l’une des porte-parole de Solidaires. Elle ne peut toutefois pas fournir de chiffres, car les adhésions remontent au niveau national et les adhérents sont ensuite « pris en charge dans la structure professionnelle qui correspond à leur secteur ». Manuel Caramante, secrétaire général de l’union locale CGT de Vannes, n’a « pas de chiffres » non plus, mais évoque, lui aussi, la « nette progression » du nombre d’adhérents au sein de son syndicat.
Comment l’expliquer ? Il y a, bien sûr, les élections professionnelles, qui éveillent toujours un peu la fibre syndicale, et, très probablement, un effet réforme des retraites
. Pour les uns, comme pour les autres, ces deux éléments pourraient expliquer le regain d’adhésions. « Même si c’est difficile de dire si c’est plus lié aux élections ou à la réforme », admettent les différents représentants syndicaux, à l’exception de Solidaires qui fait « clairement le lien avec la mobilisation des retraites ».
« On récolte, peut-être, les fruits du travail que l’on mène en amont, depuis plusieurs années », avance Sandra Pizzolo. La responsable syndicale, qui travaille à la Sécurité sociale, en veut pour preuve qu’elle a « reçu des demandes d’adhésions et de renseignements à (son) travail ».
Cette présence et cette permanence dans les actions sont, également, pour Manuel Caramante, l’une des explications de cette syndicalisation importante. « Les gens voient qu’on est là, qu’on milite, même avec des élections professionnelles. On montre que la CGT, ce n’est pas que les ouvriers. Et sur les manifs, c’est nous qu’on voit le plus. »
Le parcours de la manifestation du 1er-Mai
Lundi, la manifestation partira de l’esplanade Simone-Veil, sur le port de Vannes. Le cortège remontera par la rue Thiers, empruntera l’avenue Jean-Monnet, le boulevard de la Paix, la rue du Maréchal-Leclerc, la rue Francis-Decker et la rue Alexandre-Le-Pontois pour rejoindre l’esplanade du port.
À l’issue de la mobilisation, un pique-nique festif y sera organisé avec grillades et sandwichs, à partir de midi. Un village revendicatif sera aussi installé sur l’esplanade pour présenter la réforme. François Le Roux, Working Class Trio et Spontus assureront l’ambiance musicale durant l’après-midi.
Nicolas EMERIAU
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