Par Patrick CROGUENNEC
Les trois producteurs et distributeurs d’eau potable en Morbihan appellent à la vigilance. La saison estivale s’annonce bien, mais un épisode de sécheresse peut compromettre la ressource en eau.
« Nous sommes plutôt dans une situation avantageuse par rapport à l’an dernier où, à cette époque, il y avait déjà des arrêtés sécheresses de pris », note Dominique Riguidel, président d’Eau du Morbihan. En effet, le constat est là. Que ce soit les eaux superficielles (Le Scorff, Le Blavet, Le Loch…), les eaux souterraines, ou encore les retenues de Trégat à Tréffléan, le lac au Duc à Ploërmel, Tréauray à Brech et Plunéret, le niveau des ressources utilisées pour la production d’eau potable dans le Morbihan est moins critique que l’an passé à la même date. Attention tout de même.
Si Lorient Agglomération, Golfe du Morbihan-Vannes agglomération et Eau du Morbihan, les trois producteurs et distributeurs d’eau potable du Morbihan – un quatrième, Eaux et Vilaine, intervient sur trois communes – sont plutôt sereins à ce moment de l’année, il n’en garde pas moins un œil vigilant sur la situation globale. « Avec le dérèglement climatique, les conditions peuvent vite se dégrader et d’une manière amplifiée. Et sur certains secteurs du département, on peut être en difficulté. »
La saison estivale, période de consommation plus importante, peut être sujette à des pics de consommation.Pas question de vivre un remake, version La cigale et la fourmi. Car toute économie d’eau avant la période estivale se retrouve ensuite et notamment en fin d’été ou début d’automne. D’où un appel solennel des trois producteurs à la sobriété. « Il faut être hydro responsable », martèle Jo Daniel, vice-président en charge de l’eau et de l’assainissement à Lorient Agglomération.
Les économies d’aujourd’hui, ressources de demain
L’appel à la responsabilisation en matière d’économie d’eau s’adresse à tous. Campings, hôtels, chambres d’hôte… bien sûr, mais aussi particuliers ou entreprises. Chacun, à son échelle, a une carte à jouer. Aussi, si la période printemps-été se traduit traditionnellement par une hausse de 30 % de la consommation d’eau, les distributeurs entendent utiliser toutes les pistes pour une sensibilisation durant toute l’année. Ce qui passe par le site #laissepascouler pour acquérir de bons gestes ; l’incitation à utiliser les kits mousseurs pour réduire le débit d’eau au robinet (30 à 70 % d’économie) ; l’installation de récupérateurs d’eau financés à hauteur de 50 € pièce par Lorient Agglomération…
Plus conséquent, l’usine de Theix-Noyalo, près de Vannes, construite il y a 60 ans et désormais obsolète, va être reconstruite pour 2028. Les opérateurs cherchent aussi des ressources supplémentaires avec, par exemple, une première étude pour mettre dans le circuit les millions de m³ d’eau de la carrière de Liscuit à Saint-Avé.
En attendant, pour faire face aux besoins des différents territoires morbihannais en périodes tendues, les opérateurs misent sur leurs infrastructures d’eau potable interconnectées. De quoi parer au plus pressé parfois, comme l’an dernier où Eau du Morbihan a acheté 3,6 millions de m³ à Eaux et Vilaine pour compléter les volumes produits par ses propres installations, et les a acheminés et répartis sur son périmètre d’intervention. On le voit, en Bretagne aussi, l’eau devient rare, et pas question pour les élus de laisser la situation partir à… vau-l’eau.
URL de cet article: https://lherminerouge.fr/morbihan-la-vigilance-est-de-mise-pour-la-ressource-en-eau-of-fr-1-07-23/