Morbihan. Les kinés dénoncent « une profession qui souffre » (OF.fr-19/05/23)

À l’issue de l’entrevue à la CPAM ce vendredi 19 mai 2023, Tristan Maréchal, délégué syndical SNMKR et Mickaël Meurou, délégué du syndicat Alizé font un compte rendu aux quelques kinésithérapeutes venus les soutenir

Par Patrick CROGUENNEC

Les dernières négociations entre l’Assurance maladie et les kinésithérapeutes ont donné lieu à un avenant. Celui-ci ne satisfait pas la profession, qui l’a encore fait savoir à la CPAM, ce vendredi 19 mai 2023, à Vannes (Morbihan).

« La profession souffre ! Au regard de la perte du pouvoir d’achat, il faut des négociations » a martelé Tristan Maréchal, délégué morbihannais du Syndicat national des masseurs kinésithérapeutes rééducateurs (SNMKR) devant le siège de la Caisse primaire d’assurance maladie du Morbihan à Vannes (Morbihan).

Durant une heure, avec son collègue Mickaël Meurou, délégué du syndicat Alizé, ils ont rencontré la directrice François Le Fur. Cette action, qui s’inscrit dans le cadre d’un mouvement national, vise à rappeler le mécontentement des kinésithérapeutes, qui réclament la réouverture des négociations conventionnelles. En effet, les futures tarifications des actes, proposées par la Caisse nationale, ne satisfont pas la profession.

« Les charges augmentent, pas les revenus »

« On travaille plus de cinquante heures par semaine pour gagner la même chose qu’il y a dix ans avec quarante heures », assure Germain Pichot, administrateur, pour le Morbihan, d’un groupe de kinés qui compte 12 500 membres sur Facebook. « Les charges augmentent mais pas les revenus, alors que l’inflation fait mal. On touche aujourd’hui 16,13 € brut à la demi-heure soit moins de 15 € à l’heure après charge. »

La hausse proposée de 1,90 € à l’issue des premières négociations divise les trois syndicats FFMKR, SNMKR et Alizé, même si le premier nommé a signé l’avenant. Pour autant, il continue à participer aux rencontres avec la CNAM preuve que, pour lui aussi, le compte n’y est pas vraiment. « On a des kinés qui sont en faillite. Ce n’est plus possible ! » affirme Germain Pichot.

« Des Rolls utilisés comme des 2 CV ! »

Plus grave, alors que la population, notamment en Morbihan, est vieillissante, que les places en établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) n’augmenteront pas, les kinés se déplacent de moins en moins à domicile. « Se déplacer pour 2,50 € ou 4 €, ce n’est pas possible. Comment on maintiendra à domicile ces personnes ? Pour ces Ehpad hors les murs, il faudra bien mettre de l’argent ! » Sur ce point, ce vendredi, une petite avancée a été enregistrée en Morbihan lors de la réunion, puisqu’un groupe de travail se réunira pour la première fois le 6 juillet 2023, sur la question spécifique des soins à domicile.

Pour le reste, compte tenu de la mobilisation, la Caisse primaire d’assurance maladie et le gouvernement, qui n’entendait pas entamer une renégociation avant trois ans, auraient assoupli leur position. Ainsi, si une enveloppe de 530 millions d’euros par an serait mise sur la table dans trois ans, ce que Tristan Maréchal qualifie d’ailleurs « d’inédit », il estime que le calendrier n’est pas acceptable. « Il faut raccourcir les délais. Il faut également un comité de suivi pour vérifier l’utilisation des fonds alloués, ne pas imposer un zonage pour l’installation des nouveaux kinés, comme le gouvernement a tenté de le faire avec les médecins. Nous, nous payons à 70 % nos études. »

Également pointée du doigt, l’absence d’utilisation par les généralistes des compétences des kinésithérapeutes notamment pour la réhabilitation des insuffisances respiratoires. « Il y a une méconnaissance de ce que l’on fait », estime Tristan Maréchal. Qui poursuit par une image : « On a des Rolls mais on les utilise comme des 2 CV. »

Les représentants syndicaux SNMKR et Alizé espèrent désormais l’ouverture de négociations en septembre 2023 pour aboutir à une signature avant fin décembre. Ensuite, les délais de recours pour le gouvernement permettraient une application au 1er juillet 2024.

Source: https://www.ouest-france.fr/bretagne/morbihan/morbihan-les-kines-denoncent-une-profession-qui-souffre-2a57fdd8-f621-11ed-b4f6-e0b588414422

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