Après 26 ans de service à Saint-Gonnery (Morbihan) Pascal Pichard a raccroché sa sacoche de facteur. Pour sa dernière tournée, les habitants de la commune lui ont organisé une haie d’honneur.
Vendredi 2 septembre 2022, les habitants de Saint-Gonnery (Morbihan) s’étaient déplacés pour remercier Pascal Pichard, facteur dans la commune depuis 26 ans, qui a fait valoir ses droits à la retraite. Surpris et ému, il a arpenté les quelques mètres pour rejoindre Claude Viet, maire, sous les applaudissements des habitants qui avaient préparé une haie d’honneur.
Un facteur à l’ancienne, à l’écoute
« Pascal est connu de tous. Pour tout le monde dans la commune, c’est Pascal le facteur, a souligné le maire. Tu fais partie de notre quotidien, de nos proches. Tu as tissé des liens et pour beaucoup d’entre nous ce sont des liens amicaux. Et j’ai la faiblesse de penser que si tu es resté avec nous pendant ces 26 ans, c’est que tu te sentais bien avec nous. Tu es un facteur à l’ancienne, à l’écoute, toujours prêt à rendre service. Combien de fois ai-je entendu dans la bouche de nos anciens : heureusement que Pascal est là ! Comme bon nombre de facteurs, tu as devancé depuis longtemps les orientations actuelles de La Poste sur les propositions de service. »
« Il va nous manquer »
À l’issue de son discours, le maire lui a remis la médaille de la commune. Pascal Pichard a reçu également plus de 150 lettres écrites par les habitants qui devaient, certainement, refléter les mots entendus lors du pot de l’amitié offert à l’issue de la cérémonie : Pascal était serviable, gentil, tout ce qu’on lui demandait, il le faisait.
Ou encore : Il avait toujours le petit mot ensoleillé de la journée.
Quand on n’était pas là, il savait à qui donner les colis ou il arrangeait ses horaires en fonction des nôtres.
Je le connais depuis que je suis toute petite car il a commencé à Noyal et c’était lui notre facteur. On s’est suivi.
Une autre personne se souvient : « Pour la naissance de mon fils, il a déposé dans ma boîte aux lettres un calendrier de naissance. » Nous étions partis en vacances et nous avions laissé notre chien chez des amis. Pascal l’a reconnu et nous a envoyé une photo en nous disant que tout se passait bien.
Des anecdotes
Pascal Pichard est parti à Paris en 1983, est revenu en juin 1984 à Guémené-sur-Scorff, jusqu’à fin 1987. Puis de 1988 à 2017, il a fait le tri à Noyal-Pontivy et en 1996 il devient le facteur des Gonnériens. Des anecdotes, il en a accumulé, et pourrait en faire un livre. Les soirées de calendriers étaient mémorables. On avait plus de temps pour parler avec les gens qui me disaient de ne pas venir avant 18 h car ils ne m’ouvriraient pas. Une fois aussi, avec un de mes receveurs, on était à un stop dans une côte. À cette époque-là, quand on était accompagné, on mettait un siège non fixé. Quand j’ai redémarré, le receveur a basculé dans le coffre.