
Deux fédérations d’associations se mobilisent contre le projet, tel qu’il est dessiné, de parc de 60 éoliennes flottantes à une vingtaine de kilomètres de Groix et de Belle Île (Morbihan).
Pour le parlementaire morbihannais, qui a aussi écrit à la Première ministre, la zone qui se dessine ne lui convient pas, ainsi qu’à tous les maires des communes du Grand site dunaire et des îles. À ses yeux, le parc éolien doit être plus éloigné des côtes, « à plus de douze milles nautiques (22 km) ».
Le député et les élus ne sont pas les seuls à donner de la voix. Deux fédérations d’associations insulaires se mobilisent, avec leurs arguments, contre le projet actuel.
Non « à la destruction des paysages » !
Si la fédération des Gardiens du large, basée à Belle-Ile, réclame l’annulation totale du projet du parc éolien offshore, la fédération de protection et d’aménagement de la baie de Quiberon, des îles et du grand site dunaire est plus nuancée et réclame un éloignement de ce parc industriel à 50 km des côtes insulaires.
« Si nous ne sommes pas entendus et qu’il y a un contentieux, nous aurons sans doute une position plus tranchée et nous rejoindrons alors la fédération des Gardiens du large », affirme Pascale des Mazery, présidente de l’association Horizon groisillon.
« Nous ne pouvons accepter la destruction des paysages groisillons et bellilois, poursuit-elle. Rappelons qu’il s’agit de 60 monstres d’acier plus hauts que la tour Montparnasse et presque aussi grands que la tour Eiffel. En outre, l’éloignement du parc éolien à 50 km des côtes est techniquement réalisable et ne représenterait qu’un surcoût de 2 %, ajoute-t-elle. Le déplacement du projet de parc éolien à 40 km des côtes d’Oléron vient d’ailleurs être acté. Et pourtant, il s’agit d’éoliennes offshore posées, plus difficile à éloigner que les éoliennes flottantes »…
Une efficacité controversée
De son côté, la fédération des Gardiens du large, soutenue par l’ONG de protection des océans Sea Shepherd, pointe un projet pharaonique et totalement inadapté. « Nous travaillons main dans la main avec des scientifiques, des ingénieurs en énergie et avec un labo de recherche basé en Catalogne qui étudie l’impact des ultrasons en mer sur les mammifères et les invertébrés, affirme Eric Guillot, son président. Contrairement à ce que l’on croit, l’éolien n’est ni bon pour le climat, ni une énergie propre. C’est une énergie intermittente : quand le vent ne souffle pas, elle doit être compensée par d’autres installations polluantes, comme la centrale à gaz de Landivisiau. En outre, les machines, fabriquées et installés par de grands groupes étrangers, ne créent pas ou que très peu d’emplois localement. Par contre, l’éolien détruit notre économie locale traditionnelle, pêche et tourisme », poursuit-il.
Les deux fédérations ont entrepris une campagne de communication dans tout le territoire. Une lettre ouverte a été envoyée au Président de la République, signée par Horizon groisillon, l’Union belliloise pour l’environnement et le développement, et la Fédération de protection de la baie de Quiberon, des îles et du Grand site dunaire.