Nantes-Procès de militants d’extrême droite. La culpabilité de deux accusés définitivement acquise (OF.fr-18/09/23)

Les faits concernant l’agression de deux jeunes hommes, à hauteur de l’arrêt de tram Du Chaffault, à Nantes, la nuit du 7 au 8 mai 2017, seront examinés ce mardi 19 septembre 2023, devant la cour d’assises du Morbihan.

Par Nathalie HAMON

Pour le premier jour du procès en appel, plus de six ans après une expédition punitive d’une extrême violence, à hauteur de l’arrêt de tram Du Chaffault, à Nantes, la cour d’assises du Morbihan démarre par l’examen des personnalités des quatre accusés. Pour deux d’entre eux, définitivement condamnés, l’enjeu réside uniquement dans la peine.

Le seul accusé toujours en maison d’arrêt, un géomètre de 25 ans, ne se tiendra pas derrière la paroi vitrée du box habituellement réservé aux détenus, mais sur le même banc que ses trois coaccusés. Ainsi en a décidé la présidente de la cour d’assises du Morbihan, Claire Le Bonnois, ce lundi 18 septembre, à l’ouverture du premier jour d’un procès en appel.

Quatre hommes, 25 ans pour trois d’entre eux, 34 ans pour le quatrième, se retrouvent à nouveau devant les jurés pour des violences extrêmes à connotation politique, exercées à la suite d’un guet-apens dont ont été victimes deux jeunes Nantais, la nuit du 7 au 8 mai 2017, à Nantes.

Les agresseurs, armés d’une barre de fer, d’une bombe lacrymogène et d’une bouteille de verre, s’étaient défoulés sur les deux victimes de 16 ans et 18 ans, qu’ils avaient pris pour des antifas. Le majeur, frappé et « gazé alors qu’il se trouvait au sol », la tête fracassée, avait été laissé pour mort. Il en garde aujourd’hui « des troubles cognitifs irréversibles » qui l’empêchent de vivre normalement.

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Les faits examinés ce mardi

La particularité de ce procès réside dans le statut de deux des quatre accusés. Le 25 mars 2022, aux assises de Loire-Atlantique, tous deux avaient été condamnés à trois ans de prison avec sursis probatoire pendant trois ans, pour des violences n’ayant pas entraîné une incapacité de travail supérieure à huit jours à l’encontre de la victime mineure. Comme ils n’ont pas fait appel du jugement, « on ne se posera pas de question sur votre culpabilité, car elle est définitivement acquise », a expliqué la présidente.

La raison ? Lorsque le procureur a interjeté appel, au lendemain de celui du principal accusé, l’homme de 34 ans, en mars-avril 2022, il a uniquement visé la peine. Cela signifie que le sort de ces deux condamnés n’est remis en cause que sur cet aspect. Cela n’a rien d’un détail puisque, vendredi 22 septembre, lorsque tombera le verdict, leur condamnation pourra être différente et donc potentiellement plus sévère.

En revanche, les deux autres accusés, ayant fait appel, sont eux rejugés sur les faits, durant ces cinq jours de procès. Ils avaient écopé, il y a un an, de huit ans et six ans de prison ferme pour des violences aggravées ayant entraîné une mutilation ou une infirmité permanente.

Considéré par l’accusation comme le leader de l’expédition, le trentenaire, qui conduisait le groupe à bord de sa voiture en mai 2017, conteste avoir donné le moindre coup. À une question de son avocat sur « la violence vis-à-vis des victimes », ce lundi, il a eu cette réponse : « Je la trouve démesurée. Je ne comprends pas du tout. »

Il n’a pas pu en dire plus : la présidente a clos les débats de cette première journée. Les faits ne seront pas examinés avant ce mardi après-midi.

Source: https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/nantes-44000/proces-de-militants-dextreme-droite-la-culpabilite-de-deux-accuses-definitivement-acquise-27135c10-564f-11ee-8f6c-0944d4762ec9

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