« Netanyahou assassin ! Macron complice ! » (IO.fr-31/05/24)

Manifestation en réaction aux massacres à Rafah, le 27 mai, à Paris. (LFI)

Rarement, « l’ordre mondial » et les gouvernements, les complices de cette barbarie n’auront paru aussi ouvertement odieux.

Par Yan Le GOFF.

Après la demande par le procureur de la Cour de Justice internationale (CIJ), le 20 mai, de mandats d’arrêts contre Netanyahou et son ministre de la Défense, Yoav Gallant (ainsi que contre trois dirigeants du Hamas), les bombardements sur Rafah n’ont jamais cessé.

Et pour cause : le président américain Joe Biden, qui sait pertinemment que les opérations israéliennes s’arrêteraient en 72 heures en cas d’interruptions des livraisons d’armes par les Etats-Unis, a immédiatement dénoncé la décision de la CIJ.

De son côté, Macron, comme pour s’excuser de soutenir du bout des lèvres la CIJ, a fait recevoir par son ministre des Affaires étrangères, à Paris, le 22 mai, le chef de la diplomatie israélienne, lequel s’est immédiatement félicité d’un « accueil chaleureux » et d’une « clarification de la position de la France ».

Dans un tel concert mêlant cynisme et duplicité, Netanyahou, tout en agonissant d’injures tous les partisans d’un cessez-le-feu, ne pouvait qu’avoir les mains libres pour poursuivre les massacres.

Dans le monde entier, les manifestations se poursuivent. Quelques gouvernements européens (Espagne, Norvège, Irlande) décident de reconnaître un Etat palestinien : un geste symbolique mais intolérable pour les partisans ouverts ou honteux de la continuation du génocide des Palestiniens. Netanyahou va jusqu’à à les accuser d’être « complices des appels au génocide du peuple juif ».

A Rafah le carnage

Puis le 24 mai, tombe un nouvel arrêt de la CIJ qui enjoint Israël d’« arrêter immédiatement son offensive militaire » à Rafah.

Dans les 48 heures qui suivent, l’armée israélienne bombarde Rafah 60 fois, ciblant des écoles, des camps de réfugiés, une population affamée et agonisante qui ne sait plus où aller.

Dimanche 26 mai, dans la nuit, c’est l’horreur absolue. Après un bombardement israélien sur un camp de tentes et de baraquements supervisé par l’Onu dans un quartier de Rafah, où s’entassent des réfugiés dans le plus total dénuement, se répand un incendie infernal.

L’AFP recueille des témoignages : « Nos enfants dormaient (…), soudain, nous avons entendu un grand bruit et il y avait du feu tout autour de nous. Les enfants criaient. Le bruit était terrifiant. On aurait dit des éclats d’obus traversant les pièces », raconte une Palestinienne.

« Nous avons vu des corps carbonisés, démembrés (…), des cas d’amputations, des enfants blessés, des femmes et des personnes âgées », dit un secouriste. Il faudra presque deux jours à Washington pour déclarer que l’administration Biden tient « à insister auprès d’Israël sur son obligation (…) de minimiser l’impact de ses opérations sur les civils ». Dans le même registre abject, en France, Macron réagit dans un simple tweet de trois phrases.

A Paris des manifestations jusque tard dans la nuit

Mais alors que les confédérations syndicales sont toujours silencieuses, des rassemblements spontanés éclatent dès le lundi 27 mai pour dénoncer ce nouveau massacre, dénoncer la duplicité du gouvernement Macron. En soirée, dans de nombreuses villes, des manifestations se tiennent. A Paris, une immense foule de jeunes est massée dans le quartier de l’église Saint-Augustin, près de la gare Saint-Lazare, bouillante d’indignation et de colère. « Macon complice ! », crie-t-elle. Des milliers manifestent jusque tard dans la nuit dans les rues de Paris.

A l’Assemblée nationale, ce mardi 28 mai, un député LFI, brandissant en séance un drapeau palestinien sous les applaudissements de ses camarades, est expulsé pour quinze jours de l’hémicycle, dans une décision commune des macronistes, de la droite et de l’extrême droite.

Ce député, Sébastien Delogu, accompagné de plusieurs autres députés LFI et de Jean-Luc Mélenchon, est acclamé par une foule rassemblée place de la République quelques heures plus tard. Comme la veille, des rassemblements se tiennent dans de nombreuses autres villes du pays.

Le même jour, de nouveaux bombardements ensanglantent à nouveau Rafah, où des chars israéliens envahissent ce qui reste du centre-ville.

Rarement, « l’ordre mondial » et les gouvernements, les complices de cette barbarie n’auront paru aussi ouvertement odieux.

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Source: https://infos-ouvrieres.fr/2024/05/31/netanyahou-assassin-macron-complice/

URL de cet article: https://lherminerouge.fr/netanyahou-assassin-macron-complice-io-fr-31-05-24/

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