Une quarantaine de personnes ont été victimes d’une intoxication alimentaire, dans le cadre d’une session de SNU, à Morlaix, entre mercredi et jeudi. Après les événements, une famille dénonce la gestion de cette crise. Un rapport a été commandé pour éclairer les faits.
Par Monique KEROMNES.
35 enfants âgés de 15 à 17 ans et cinq adultes ont été victimes d’une intoxication alors qu’ils participaient à une session du SNU (Service national universel) à Morlaix, dans les locaux du lycée de Suscinio et qui réunissait 88 personnes (dont treize encadrants), selon les chiffres donnés par la préfecture du Finistère. Les victimes, prises de maux de tête, nausées, vomissements et diarrhée, ont commencé à se sentir mal dès le mercredi 6 mars, dans la soirée. Les secours – à savoir 21 pompiers au total ainsi que les médecins du Samu – sont intervenus vers 7 h 30, le jeudi 7 mars. Treize personnes ont été hospitalisées. Toutes sont désormais rentrées chez elles.
« Plus de papier toilette, ni de sacs-poubelles »
À la suite de ces événements, la famille d’une des participantes, âgée de 16 ans et originaire de Vannes, dénonce « la très mauvaise gestion de cette crise ». « Notre fille nous a contactés mercredi, vers 20 h, et a raconté qu’ils étaient déjà nombreux à être malades. À ce moment, on leur a parlé d’épidémie de gastro-entérite. Elle nous a rappelés à 13 h 30, le lendemain, après une horrible nuit. Elle a eu des vomissements jusqu’à 5 h du matin et a dû rester dans le couloir, avec les autres filles, pour être au plus près des toilettes. À un moment, il n’y avait plus de papier et plus de sacs-poubelles… Quand ils ont demandé de l’aide aux encadrants, la seule réponse qu’ils ont eu, c’est qu’ils étaient, eux aussi, malades et qu’ils ne pouvaient rien… », détaille la mère de famille. « Ce n’est pas une réponse digne de quelqu’un qui est responsable d’un groupe de mineurs. Pourquoi personne n’a appelé des renforts si les encadrants n’étaient plus en capacité de faire leur travail ? Et pourquoi les secours n’ont été appelés qu’au petit matin ? »
Un mail aux parents le lendemain
Autre grief : la communication avec les familles. « Nous n’avons pas été prévenus. On a eu un mail le jeudi, à 16 h 30, nous disant que comme notre fille n’était pas malade, elle rentrait chez elle… Elle n’a pas été hospitalisée mais elle était malade ! Quand j’ai eu finalement un contact, c’était la confusion au bout du fil… » La fille de ces Vannetais a finalement pris le car, depuis Morlaix, pour rentrer chez elle où elle est arrivée dans la soirée de jeudi. « Elle partait motivée pour ce SNU, elle était volontaire. Mais là, elle est choquée. Elle a vu le médecin et on a demandé des analyses de notre côté », ajoute la famille qui indique « se renseigner pour un éventuel dépôt de plainte ».
Un rapport demandé par le préfet et le recteur
Pour le moment, l’origine de l’intoxication n’est pas connue. La direction départementale de la protection des populations (DDPP) et l’Agence régionale de santé (ARS) « sont en pleine enquête pour déterminer l’origine du problème. Il s’agirait soit d’une intoxication alimentaire, soit d’une gastro », a rappelé le préfet du Finistère, Alain Espinasse.
Ce dernier dit, par ailleurs, « comprendre l’insatisfaction de cette famille. On nous confie des enfants, nous en sommes responsables. La préfecture et le recteur d’académie ont demandé qu’un rapport complet soit fait sur la gestion de cette crise. On en tirera les conséquences pour résoudre et corriger les éventuels dysfonctionnements ».
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