« Nous payons l’emballement de la coopérative » : 24 emplois menacés chez Scarabée Biocoop à Rennes. ( OF.fr – 28/01/23 )

Le magasin situé dans le quartier du Blosne à Rennes de la société coopérative Biocoop ferme définitivement ses portes ce samedi 27 janvier 2023, pour raison économique.
Le magasin situé dans le quartier du Blosne à Rennes de la société coopérative Biocoop ferme définitivement ses portes ce samedi 27 janvier 2023, pour raison économique.

Ouvert depuis moins de deux ans, un 4e magasin Scarabée Biocoop fermait définitivement ses portes dans la métropole de Rennes (Ille-et-Vilaine), samedi 28 janvier 2023. L’occasion pour les salariés d’exprimer leur crainte sur le futur plan de sauvegarde, qui devrait menacer 24 emplois.

À quelques heures de la fermeture définitive, ce samedi 28 janvier 2023, les rayons de la Biocoop Scarabée, dans le quartier du Blosne à Rennes (Ille-et-Vilaine), sont quasiment vides. « On enlève tout pour préparer le déménagement de la semaine prochaine », explique cette employée. En début de semaine, tout comme ses trois autres collègues, elle a appris la fermeture et leurs mutations à la Biocoop de Cesson-Sévigné. « C’est dommage, on commençait à avoir une nouvelle clientèle depuis septembre. Beaucoup pensent que le problème vient du quartier mais en réalité tout est lié au redressement judiciaire. »

24 emplois menacés

Un redressement de la société coopérative d’intérêt collectif (SCIC) effectif depuis le 26 octobre, qui a entraîné en décembre la fermeture de trois boutiques (place de Bretagne, Saint-Martin et L’Orient). Celle du Blosne est la quatrième dans la métropole. Des magasins ouverts il y a à peine deux ans.

Les délégués syndicaux CGT, Gwenvael Saout (à gauche) et Yann Dayot (à droite). | THOMAS BRÉGARDIS/ OUEST-FRANCE

À l’étage du bâtiment d’économie sociale et solidaire qui abrite la Biocoop, les salariés ont décidé pour la première fois de s’exprimer. « En 2021, le directoire nous avait indiqué que leur stratégie était de mailler le territoire pour éviter que la concurrence s’installe. Un moyen d’éviter une perte du chiffre d’affaires et des licenciements. Mais aujourd’hui nous payons l’emballement de la coopérative », constate amèrement Gwenvael Saout, délégué syndical CGT Scarabée Biocoop.

En juin, lors du premier plan de sauvegarde de l’emploi (PSE), 30 salariés avaient été licenciés. Et le délégué craint le prochain PSE, qui vient d’être validé. « Il prévoit la suppression de 24 postes et la modification d’une trentaineEn tout, une cinquantaine de salariés sont concernés. »

Crainte de la liquidation judiciaire

« Cette situation a un impact concret sur nos conditions de travail qui se dégradent, rajoute Gwenvael Saout, prenant en exemple la situation du magasin situé à Saint-Grégoire. Avant, nous étions 25 en temps plein. En ce moment, nous ne sommes plus que 15, certains ont démissionné. Malgré la présence de CDD, nous n’avons pas assez de temps pour tout faire. »

Et cette situation n’est pas isolée. Avant le premier PSE, la société comptait 230 salariés, aujourd’hui ils ne sont plus que 180. « Beaucoup de salariés quittent la coopérative. Il y a une réelle démotivation, raconte Yann Dayot, secrétaire du comité social et économique (CSE) de la SCIC. Tous craignent la liquidation judiciaire et leur licenciement. » Malgré tout, les salariés ont décidé de continuer à se battre. « On continue à partager les valeurs initiales de l’entreprise. Mais on espère que l’hémorragie va s’arrêter. »

Auteur : Juliette ORIOT.

Source : « Nous payons l’emballement de la coopérative » : 24 emplois menacés chez Scarabée Biocoop à Rennes (ouest-france.fr)

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