« On aime notre travail mais on est devenu tellement blasés » : à Brest, les ambulanciers en grève (OF 05/04/2023 18H09)

Les salariés de l’entreprise d’ambulances Keolis Santé Nord Finistère ont débrayé toute la journée, mercredi 5 avril 2023, devant Jussieu Secours, à Brest (Finistère). En pleine période de négociations collectives, ils s’insurgent contre leur direction qui voudrait « rogner » sur leurs conditions de travail.

Une majorité des 105 salariés de Keolis Santé Nord Finistère étaient en grève, mercredi 5 avril 2023, devant Jussieu Secours, à Brest (Finistère). | OUEST-FRANCE

« Corvéable à merci pour pas un radis, ça suffit. » « Ambulancier désabusé, ambulancière en colère. » De grandes banderoles s’affichent devant l’entreprise d’ambulances Jussieu Secours (qui fait partie de Keolis Santé Nord Finistère), ce mercredi 5 avril 2023, à Brest (Finistère).

Les salariés de Keolis Santé Nord Finistère s’insurgent notamment contre leur direction, dont ils estiment qu’elle « rogne » sur leurs primes. | OUEST-FRANCE

Seule « une poignée d’ambulanciers roulent », tandis que la majorité des salariés débrayent toute la journée, pour une troisième grève reconductible en moins d’un an – la première en juin, la deuxième en novembre. La société compte 105 employés, dont 90 à conduire les ambulances et 15 administratifs.

Les négociations en cours entre direction et salariés

Les banderoles ont fleuri devant Jussieu Secours, à Brest (Finistère). | OUEST-FRANCE

« On adore notre travail, c’est un métier passion. Mais on est devenu tellement blasés », se désole Hoël Drot, délégué syndical Force Ouvrière (FO). « On n’a plus d’intérêt à vouloir se donner. » La raison de leur grogne est la teneur des négociations collectives en cours avec leur direction.

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Dans cette profession « payée au Smic », où l’on « reçoit sa fiche de service à 18 h la veille pour le lendemain », où il arrive de travailler de nuit, et où, « en moyenne, les gens tiennent trois ans », les salariés de KSNF estiment que « la volonté de la direction est de faire de plus en plus de chiffre », selon Claire Vannier, secrétaire FO du comité social et économique.

« Les gens sont exaspérés »

Pour les grévistes, leur directeur « dénonce toutes les primes » acquises jusqu’ici (notamment les primes de nuit, de tutorat, l’indemnité repas), ce qui « rogne sur la paie » des ambulanciers.

« Il ne veut pas reculer d’un iota sur ses propositions. Les gens sont exaspérés », s’agace Hoël Drot. Une gréviste résume : si ces conditions s’appliquent, « on reviendrait à l’application stricte de notre convention collective de 1974 ».

De son côté, Renaud Sarrabezolles, directeur de KSNF, souligne que la négociation en cours – qui se veut « ouverte » – a débuté le 15 février « à la demande des salariés ». Il « souhaite qu’il n’y ait qu’un seul régime, une entreprise unifiée »après la fusion en 2021 des quatre entreprises qui forment aujourd’hui KSNF : « Notre objectif est d’établir une équité entre les salariés. »

Auteur : Béatrice CHOT-PLASSOT

Source : « On aime notre travail mais on est devenu tellement blasés » : à Brest, les ambulanciers en grève (ouest-france.fr)

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