« On dort mal, on n’est pas chez Ikea ! » : des salariés de Castorama occupent des magasins la nuit. ( Le Parisien – 2/03/23 )

Depuis plusieurs nuits, dans toute la France, des militants CGT envahissent leur magasin de l’enseigne Castorama, juste avant la fermeture. Ils y passent la nuit dans leur duvet pour dénoncer leurs salaires. Ces grévistes demandent 200 euros net d’augmentation par mois.

Malgré la présence d’un huissier, l’ambiance est bonne enfant lorsque le petit groupe de militants pénètre dans le Castorama de Gonesse (95) juste avant sa fermeture. Cette dizaine d’employés grévistes CGT s’apprêtent à dormir dans le magasin de bricolage, comme ils l’ont fait déjà dans plusieurs magasins ces derniers jours.

« On n’est pas chez Conforama, lance Xavier, délégué syndical CGT Castorama à Strasbourg, avec gouaille. Les gens confondent souvent mais ici c’est du bricolage, on n’a pas de lit, ici on a que des petits salons de jardin… » Joignant le geste à la parole, un petit groupe se met en recherche du graal, le rayon espace vert. Au fond, à gauche… Trouvé. Ce n’est pas encore la saison, tout n’a pas encore été installé mais Xavier et les autres trouvent leur bonheur du soir : un beau canapé d’angle en résine, la meilleure place jubile le gréviste, qui y jette son duvet bleu.

Derrière l’humour, les revendications de ces grévistes qui dorment tous les soirs dans un nouveau magasin sont très concrètes. Ils demandent 200 euros d’augmentation pour parer à l’inflation et à leur salaire de 1 400 euros net par mois. « On calcule tout, on calcule avec un plein d’essence combien de fois on peut aller au travail, confie Xavier. Certains collègues font même des crédits pour pouvoir acheter à manger ou demandent à débloquer leur plan d’épargne entreprise pour pouvoir faire les courses.

La direction de Castorama explique « condamner fermement toute action illégale, telle que l’occupation d’un magasin pendant la nuit, en raison des risques en matière de sécurité des personnes et des biens » et rajoute « qu’en 2022, nos collègues ont touché en moyenne plus de 15 mois de salaire. Une revalorisation de la grille salariale en mars 2023 permettra une évolution de 7,3 % et une augmentation générale minimum de 70 euros. »

Auteur : Le Parisien et Yann Foreix

Source : VIDÉO. « On dort mal, on n’est pas chez Ikea ! » : des salariés de Castorama occupent des magasins la nuit – Le Parisien

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