« On est les oubliés du système » : à Quimper, environ 200 agents de l’enfance manifestent(OF.fr-6/10/22- 17h32)

Jeudi 6 octobre 2022, place Saint-Corentin à Quimper (Finistère), pendant la manifestation des agents de l’enfance. Deuxième à gauche sur la photo, Carole, 52 ans, dont trente-deux passées comme agente territoriale spécialisée des écoles maternelles à Terre-Noire et Kerfeunteun.

Jeudi 6 octobre 2022, environ 200 agents de l’enfance ont manifesté, place Saint-Corentin à Quimper (Finistère). Comme Carole et ses collègues, ces professionnels demandent une revalorisation salariale.

Carole a 52 ans. Depuis trente-deux ans, elle est agente territoriale spécialisée des écoles maternelles (Atsem). D’abord à l’école Yves-Le-Manchec, dans le quartier de Terre-Noire à Quimper (Finistère), puis à l’école Frédéric-Le-Guyader de Kerfeunteun. Elle a choisi ce métier « pour travailler avec les enfants ». Mais aujourd’hui, la coupe est pleine : « Ils sont de plus en plus difficiles. Vous avez vu les cernes sous nos yeux ? C’est la société qui veut ça », estime Carole sur la place Saint-Corentin, où environ deux cents agents de l’enfance du Finistère manifestent leur mécontentement en répondant à un appel national à la grève, jeudi 6 octobre 2022.

https://www.ultimedia.com/deliver/generic/iframe/mdtk/01124706/zone/1/src/q5qf8v5/ad/no

Tous demandent « une revalorisation salariale. On commence au Smic, 1 200 € nets par mois. Au bout de trente-deux ans, je suis à 1 500… Avant, on touchait deux primes annuelles de 300 €. Elles ont été lissées sur l’année, mais on ne gagne pas plus ! » regrette Carole. Les jours d’école, la quinquagénaire travaille 9 h 30 dans la journée entre le scolaire et le périscolaire, 10 h en centre de loisirs, une semaine pendant les vacances de février et un mois l’été.

« Revenir à l’humain »

« On fait aussi une journée de ménage par vacances. On est multifonction, on doit être partout ! » Sa collègue Dominique, 57 ans et 32 ans de métier auprès des enfants, comme Carole et dans la même école : « On est les oubliés du système. Or si on n’est pas au travail, comme ce matin, les parents sont en difficulté : on est indispensable. »

Uisant Créquer, adjoint à Quimper chargé du renouvellement démocratique, des ressources humaines et du dialogue social, explique qu’au niveau local, « on a engagé des améliorations comme la titularisation la plus rapide possible. On travaille aussi sur la formation et le rapport de ces professionnels aux enfants dont l’attention a beaucoup diminué avec une multiplication des crises. L’État doit faire un travail de reconnaissance et avancer sur le statut des nouveaux professionnels. »

Sophie, 49 ans, Atsem à l’école Edmond-Michelet, souligne « la difficulté d’une double hiérarchie : on est au service de l’enseignant, sous la coupe du directeur et de la mairie. Nous voulons passer de la catégorie C à la catégorie B car nous sommes les grands oubliés du Covid, alors que nous avons continué de nous occuper des enfants durant toute cette période compliquée ».

Les agents de crèche sont aussi mobilisés. Floriane, 30 ans, travaille à la crèche associative Capucine de Quimperlé. Comme d’autres, elle a signé la pétition du syndicat CFDT : « On embauche des personnes non-qualifiées et on calcule le nombre d’enfants au mètre carré : on marche sur la tête. Il faut revenir à l’humain, avoir une formation pour assurer un accueil dans la bienveillance. Il serait temps qu’on redresse la barre de notre métier. » À l’école ou en crèche, même combat.

source: https://www.ouest-france.fr/bretagne/quimper-29000/on-est-les-oublies-du-systeme-a-quimper-environ-200-agents-de-l-enfance-manifestent-14d33bfe-4559-11ed-bda4-e93314468ba2

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *