« On manipulait les produits à mains nues »: les victimes de pesticides témoignent dans le Finistère. (OF.fr – 23/08/23)

Les membres finistériens du collectif de soutien aux victimes des pesticides étaient réunis dans le jardin de Daniel Bodénès, à Landéda, mardi 22 août 2023.
Les membres finistériens du collectif de soutien aux victimes des pesticides étaient réunis dans le jardin de Daniel Bodénès, à Landéda, mardi 22 août 2023. | OUEST-FRANCE

Une trentaine de victimes des pesticides venues du Finistère se sont retrouvées à Landéda, à trente kilomètres de Brest, mardi 22 août 2023 pour partager un repas. Un moyen pour les membres du collectif de soutien aux victimes des pesticides de l’Ouest de partager leurs expériences éprouvantes de la maladie et des démarches de reconnaissance.


Ils sont une trentaine réunis pour un repas sous le soleil, face à la mer, à Landéda (Finistère). Derrière cette joyeuse idée, le collectif de soutien aux victimes des pesticides de l’Ouest, présidé par Michel Besnard. Ce mardi 22 août 2023, ces anciens agriculteurs ou paysagistes sont rassemblés autour d’un barbecue pour évoquer le calvaire qu’ils traversent. Maladie de Parkinson, cancer de la prostate ou lymphome, des pathologies dues aux pesticides qu’ils ont été amenés à utiliser dans leur métier.

« On ne connaissait pas les conséquences »

Chacun prend la parole à tour de rôle. Parmi eux, Daniel Bodénès« Je travaille depuis les années 1980 dans le domaine horticole, paysager. Quand j’étais stagiaire, je transportais les produits dans un fourgon, les cuves n’étaient pas fermées, on manipulait ça à mains nues, sans protection et on mettait des doses importantes ! Mais à l’époque on ne connaissait pas les conséquences pour la santé ou l’environnement. » Depuis 2015, il a été diagnostiqué comme souffrant de la maladie de Parkinson, reconnue comme maladie professionnelle. Il en a été de même pour son associé au sein de la société qu’ils ont créé, Abers Paysage.

Daniel Bodénès apprécie l’organisation de ces repas à l’initiative du collectif. « C’est bien que chacun raconte sa situation, les mauvaises expériences traversées dans le parcours de reconnaissance en maladie professionnelle. Ça nous permet aussi de créer du lien, d’échanger en dehors des assemblées générales une fois par an. » Certains viennent de Fouesnant, d’autres de Landivisiau ou Saint-Pol-de-Léon.

Soutien et accompagnement essentiels

La reconnaissance de ces maladies comme professionnelle est assez récente, entre 2012 et 2015, et les démarches peuvent parfois être éprouvantes, raison pour laquelle le collectif s’est créé, d’abord en Ille-et-Vilaine. « On aide les malades et leurs familles dans leurs démarches, et parfois dans leur combat judiciaire, pour obtenir une indemnisation, explique Michel Besnard. Dans le Finistère, on a une dizaine de procédures judiciaires en cours. »

Tous soulignent à quel point il est essentiel d’être accompagné et soutenu. « J’ai entendu parler de l’association par des amis et je la recommande désormais aussi, sinon jamais je ne me serais lancé là-dedans en étant seul. Heureusement aussi que j’ai ma compagne, affirme Daniel Bodénès. Mais un gars tout seul, au fin fond du Finistère, ne va jamais faire les démarches, on est là pour des gens comme eux. »

L’association est joignable par mail : victime.pesticide.ouest@ecosolidaire.fr

Auteur : Mathilde TONNERRE.

Source : « On manipulait les produits à mains nues »: les victimes de pesticides témoignent dans le Finistère (ouest-france.fr)

URL de cet article : « On manipulait les produits à mains nues »: les victimes de pesticides témoignent dans le Finistère. (OF.fr – 23/08/23) – L’Hermine Rouge (lherminerouge.fr)

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