Ils étaient 15 000 manifestants contre la réforme des retraites dans les rues de Quimper (Finistère), ce mardi 7 mars 2023. Syndiqués ou pas, jeunes et moins jeunes, une foule bigarrée et compacte vent debout contre la réforme. Paroles de manifestants.
En famille, entre collègues, entre amis, entre camarades d’école… Toutes et tous ont convergé, ce mardi 7 mars 2023, vers la place de la Résistance à Quimper (Finistère), à 14 h. Environ 15 000 personnes ont manifesté pour cette grande journée de manifestation contre la réforme des retraites.
« On ne lâche rien »
Évidemment, les syndicats sont en première ligne. En dehors des slogans fleuris qui font sourire, beaucoup n’ont pas envie de se marrer. Comme Jo, employé à La Poste. « On ne lâche rien. Le gouvernement ne nous écoute pas. On est là. On reviendra. »
« Travailler jusqu’à quand ? »
Pas de banderole, les mains dans les poches, cette trentenaire travaille dans une jardinerie. « Je me vois mal dans plus de trente ans encore travailler comme je fais. Ce n’est pas forcément physique, mais on se demande jusqu’à quand on va travailler. »
« Profiter enfin, un jour »
Ils sont mariés, sont à la retraite depuis trois ans. « Il était temps, déclarent Michel et Anne. Si on est là, c’est pour les autres, nos enfants, notre petit-fils. On espère vivre encore longtemps pour être avec eux. Il était temps pour nous de souffler, ces deniers temps on avait qu’une envie : profiter de notre retraite, enfin, un jour. »
« Je suis partie à 60 ans »
Christiane tient dans sa main un carton sur lequel on lit « Retraite à 60 ans… et même avant. » Enseignante à la retraite, elle dit avoir bénéficié de la retraite à 60 ans et même de la cessation progressive d’activité à 55 ans : « Je ne pense pas qu’à l’époque, la France était plus pauvre, estime la Quimpéroise. Il s’agit d’une régression sociale inacceptable. Faire trimer toutes ces personnes qui travaillent à l’hôpital, dans les écoles, dans les usines, partout, jusqu’à cet âge-là, ça ne va pas. »
« Ceux qui partagent et les autres »
Pour Cécile, Lilloise ayant des attaches ici, deux visions s’opposent : « C’est idéologique. Il y a ceux qui veulent partager et les autres. On sait où trouver l’argent pour financer les retraites. »
« Pour sauver notre système »
Merwen, salarié, est venu en famille pour manifester son « mécontentement par rapport à une réforme qui vise, encore une fois, à massacrer notre système par répartition et à mettre en place, à terme, un système par capitalisation ».
« Ça va nous toucher »
Yume faisait partie de la dizaine de lycéens présents devant les grilles du lycée de Cornouaille, tôt, ce mardi : « Nos revendications sont les mêmes que celles de l’intersyndicale. Cette réforme va nous toucher. Les gens font de plus en plus de longues études. Alors, ça va être quoi ? 67 ans avec une pension peu revalorisée ? Il existe bien d’autres moyens de financement. »
Réforme des retraites : allez-vous faire grève ce mardi 7 mars ?
« Pour la hausse des salaires »
Juliette, 27 ans, travaille auprès de personnes en situation de handicap. Ce qu’elle réclame ? « La hausse des salaires : 40 € la journée de 8 h -21 h, c’est abusé. Il faut proposer de meilleurs salaires, embaucher des personnes qualifiées et compétentes. C’est mon gros coup de gu… Aujourd’hui, la jeunesse s’épuise dans le médicosocial comme dans bien d’autres secteurs. »
Nelly CLOAREC et Jean-Marc PINSON
URL de cet article: https://lherminerouge.fr/on-ne-lache-rien-a-quimper-la-greve-du-7-mars-les-mene-dans-la-rueof-fr-7-03-23/